Commentaire

Brazzaville suffoque sous le poids et les odeurs répugnantes des ordures ménagères

Malgré les initiatives engagées par les autorités nationales, comme celle du directeur général de l’assainissement, Yvon Kaba, pour rendre les villes propres et salubres, le constat demeure préoccupant: les décharges d’ordures continuent de joncher les avenues bitumées et les rues, obstruant parfois les caniveaux. Bref, ces derniers jours, les points de collecte des ordures ménagères, autour des bacs à ordures, débordent de déchets ménagers, dégageant des odeurs pestilentielles nuisibles à la santé publique. Le gouvernement est appelé à réagir, pour trouver une solution palliative.

Au moment où le ministre de l’assainissement urbain, du développement local et de l’entretien routier, Juste Désiré Mondélé, a présenté la Politique nationale d’assainissement (P.n.a) 2026-2030, validée le 14 octobre dernier, au cours d’un atelier à Brazzaville, la ville capitale suffoque sous le poids des décharges sauvages autour des bacs à ordures placées sur les avenues bitumées.
Comment mettre un système pérenne de collecte des ordures ménagères
Destinée à réduire les maladies liées à l’insalubrité, protéger l’environnement face aux enjeux climatiques, stimuler l’économie circulaire et créer des emplois verts, la P.n.a arrive dans un contexte où la crise de la collecte des ordures ménagères bat son plein, à nouveau, depuis que le personnel de la société Albayrak est en grève. Les dépotoirs sauvages prolifèrent dans les quartiers. Le triste spectacle est tel que l’insalubrité publique s’impose à nouveau comme l’un des défis majeurs du développement urbain au Congo.
En matière de collecte des ordures ménagères dans les villes, les contrats que passe le gouvernement avec les sociétés privées étrangères se caractérisent par leurs montants exorbitants. Le contrat actuellement en vigueur est de 3 milliards 250 millions de francs Cfa par mois, pour les deux villes de Brazzaville et Pointe-Noire. Or, tout le monde sait que l’état des finances publiques, depuis la chute des prix du pétrole à partir de juin 2014 et l’endettement public, ne peut pas permettre d’assurer une telle dépense mensuelle. Même les 2000 francs Cfa prélevés sur les salaires des fonctionnaires ne permettent pas d’aller loin dans cette affaire. Pourquoi le gouvernement s’y est-il engagé? Bien malin qui saura y répondre. A vrai dire, ce contrat n’a pas d’autre sort que d’être révoqué. Mais, le gouvernement n’a pas le courage de se dédire. Alors, on est comme condamné à regarder cet étonnant spectacle d’ordures qui envahissent la chaussée bitumée ou pavée.
La crise de la collecte des ordures ménagères ne peut trouver de règlement palliatif qu’à l’interne. Il faut recourir à l’expérience du directeur général de l’assainissement et aux mairies d’arrondissement devant mobiliser, par exemple, la main d’œuvre locale, particulièrement les jeunes, pour l’enlèvement des bacs à ordures à l’aide de camions-bennes et autres, sur la base d’un modeste financement de 10 à 20 millions de francs Cfa par mois et par mairie d’arrondissement. Avec 9 arrondissements à Brazzaville et 6 à Pointe-Noire, on voit déjà ce que cela peut représenter comme enveloppe, par rapport aux 3 milliards 250 millions de francs Cfa que l’Etat n’arrivera jamais à débourser par mois. Ce serait une bonne manière d’utiliser, en attendant une solution durable, l’enveloppe que constitue les 2000 francs Cfa prélevés sur les salaires des fonctionnaires et devant servir à la collecte des ordures ménagères. En effet, quand il y a crise, il faut savoir faire beaucoup avec peu.
Céleste Exaucé SINDOUSSOULOU

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