Avec le Président Kaïs Saïed, la Tunisie a pris le tournant d’un pays raciste pour les Subsahariens, les ressortissants des pays d’Afrique noire. Ses propos durs contre l’immigration clandestine en Tunisie, prononcés lors de la réunion, mardi 21 février 2023, à Tunis, du Conseil de sécurité nationale, ont créé un climat d’hostilité à l’égard des ressortissants des pays subsahariens, qu’ils soient en règle ou non. Les interpellations et arrestations par la police, des étrangers noirs se sont multipliées. Pire, une véritable chasse à l’homme a été lancée contre les subsahariens. Du coup, les gouvernements de certains pays africains ont entrepris d’organiser des vols spéciaux pour rapatrier leurs citoyens. Il ne fait plus bon vivre pour les Subsahariens en Tunisie, à cause du racisme!
Pays d’environ 12,3 millions d’habitants, sur une superficie de 163.610 kilomètres-carrés, la Tunisie est le plus petit des États du Maghreb, au Nord du continent africain, entre la côte méditerranéenne et la bordure du désert du Sahara. Avec une croissance économique de 2,4 % en 2022, en baisse par rapport à 2021 où elle était de 4,3 %, la Tunisie a une économie performante, dynamique et diversifiée (industrie, agriculture, tourisme…) qui était classée première d’Afrique, en 2009 et 2010. Mais, la crise économique n’a pas épargné la Tunisie ces derniers temps. Au point que le pays a dû recourir à un accord de principe avec le F.m.i (Fonds monétaire international) pour un prêt de 1,7 milliard d’euros. Malgré une croissance prévue à 3,3%, l’année 2023 est considérée comme une année «compliquée» pour la Tunisie, au plan socio-économique, avec un taux d’inflation qui a atteint 10% à la fin de l’année 2022 et les pénuries de nombreuses denrées alimentaires de base comme le sucre blanc, le café ou le riz, qui se manifestent de temps à autres.
Est-ce la crise économique, doublée de la crise politique liée au dirigisme du Président Kaïs Saïed, qui est à la base de l’indexation des immigrants? La Tunisie est un pays qui a vu le regain des flux migratoires après la révolution de janvier 2011 qui a renversé le régime dictatorial de Ben Ali. En plus des flux migratoires des jeunes tunisiens en Europe, ceux venus des pays d’Afrique subsaharien ont fait de la Tunisie un pays de passage, comme la Libye. Il y a aussi l’immigration régulière de jeunes subsahariens qui vont poursuivre leurs études en Tunisie et d’autres qui vont y chercher du travail.
Après l’éclatement de la guerre en Libye, en février 2011, la Tunisie accueille des milliers de migrants et d’exilés dans plusieurs camps installés à proximité de la frontière.
A la fin de cette première guerre qui provoque la mort du leader libyen, Mouammar Kadhafi, le 20 octobre 2011, les exilés?repartent en Libye, les camps sont fermés sauf un, celui de Choucha qui ne sera fermé qu’en juin 2013, avec l’installation des derniers exilés et migrants dans les villes du Sud de la Tunisie comme Zarzis, Ben Gardene, Médenine… Depuis, la problématique des immigrés est devenue un enjeu important de politique intérieure. Le Président Kaïs Saïed a misé sur cet enjeu, pour regagner la confiance de sa population. Sauf que ses débordements lui ont attiré les foudres de la communauté internationale. Même en Tunisie, les organisations de défense des droits de l’homme et les partis d’opposition dénoncent la dérive autoritaire et raciste de son régime. Kaïs Saïed a tenté de rétropédaler, en affirmant que les Africains installés en Tunisie sont des frères. Mais, trop tard? Il est la cible de nombreuses critiques.

Urbain NZABANI

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