L’eau est vitale pour toute vie sur terre. Mais, depuis le début de cette année, elle est devenue de plus en plus rare dans le système d’adduction de la capitale. Dans les différents quartiers des arrondissements, Madibou, Makélékélé, Bacongo, Poto-Poto, Moungali, Ouenzé, Talangaï et Djiri, les populations sont obligées de recourir aux sources naturelles et aux forages, pour s’approvisionner en eau. Elles sont soumises à de véritables corvées, parcourant des distances, pour trouver de l’eau, cet élément vital non seulement d’une très grande importance biologique, mais aussi sociale, sociétale et économique.
Certains citadins ont des nuits écourtées, parce qu’il faut, de temps à autre, sortir pour vérifier si l’eau jaillit du robinet. Autrement, il faut parcourir une grande distance, à la recherche d’eau, avec tous les risques d’insécurité qu’on peut imaginer, en ces temps où les groupes de bébés noirs écument les quartiers. Dans la journée, on voit des attroupements devant les forages privés ou les sources d’eau en périphérie de la ville.
La défaillance du service d’eau courante dans la capitale n’est pas nouvelle. Les pénuries d’eau dans les quartiers existent depuis les années 70. Dans les années 60 et 70, il y a des fontaines publiques dans les quartiers. Un système hérité de la période coloniale. Les fontaines publiques ont fini par disparaître.
La rareté de l’eau expose les populations aux maladies. La mortalité infantile, à hauteur d’environ 60%, est due à des maladies contagieuses et parasitaires, dont la plupart sont liées à l’eau. Dans certains pays, les maladies liées à l’eau représentent une forte proportion de toutes les maladies des adultes et des enfants. Au Congo, le paludisme et les maladies diarrhéiques, par exemple, occupent respectivement le premier et le deuxième rangs, parmi les causes de morbidité et de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans.
Des millions de vie seraient sauvées et la prévalence des maladies liées à l’eau serait réduite si un approvisionnement en eau salubre est assurée aux populations et des installations sanitaires appropriées sont aménagées. Une priorité élevée à la résolution des problèmes d’accès à l’eau courante et l’assainissement devrait être accordé par les gouvernements des pays en développement.
1,1 milliard de personnes sont dépourvues d’accès à des systèmes améliorés d’approvisionnement en eau de boisson. Un nombre encore plus grand consomme une eau largement contaminée. 4 milliards d’épisodes diarrhéiques se produisent chaque année, dont 88% sont imputables à une eau insalubre et à de mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement. 1,8 million de personnes meurent chaque année de maladies diarrhéiques, dont la grande majorité sont des enfants de moins 5 ans. L’absence d’eau salubre perpétue un cycle dans lequel les populations pauvres sont toujours plus défavorisées, enracinant ainsi la pauvreté.
L’O.m.s estime que 94% des épisodes diarrhéiques sont évitables, moyennant des modifications de l’environnement, notamment par des interventions destinées à accroître l’offre d’eau propre et à améliorer l’hygiène et l’assainissement. Au gouvernement de le réaliser et de ne ménager aucun effort, pour doter la ville capitale d’un système d’adduction d’eau qui rende l’eau disponible en permanence dans tous les quartiers. Car, il y va de la santé des populations.
Urbain NZABANI