Nommés en 2023 et investis officiellement dans leur fonction le 14 novembre 2024, les membres de la Commission nationale du M.a.e.p (Mécanisme africain d’évaluation par les pairs) se sont retrouvés, pour la première fois, jeudi 17 juillet 2025, autour d’un déjeuner à l’Hôtel Grand Lancaster, à Brazzaville, sous la direction de leur président, Alain Akoualat-Atipault, pour revisiter les fondamentaux de leur mission, celle de «s’assurer que les politiques et pratiques» de l’Etat congolais sont conformes «aux valeurs, codes et normes de gouvernance politique, économique et d’entreprise contenus dans la déclaration sur la gouvernance démocratique, politique, économique et d’entreprises du M.a.e.p».

Pour permettre aux membres de la commission d’avoir une compréhension partagée des missions de leur structure, le président de la Commission nationale du M.a.e.p a organisé une rencontre qui a été, pour lui, l’occasion de faire le rappel historique de la création du M.a.e.p, pour montrer la volonté des Chefs d’Etat de doter le continent d’un outil chargé spécifiquement des questions de gouvernance, afin de créer les conditions du développement des pays africains.

Alain Akouala-Atipault est parti du Plan d’action de Lagos, adopté en avril 1980 par l’O.u.a (Organisation de l’unité africaine), comme première initiative prônant l’intégration économique africaine. Il a évoqué le passage, dans les années 80, à la tête de l’O.u.a, du Président Denis Sassou-Nguesso, marqué, entre autres, par la création du Fonds Africa destiné à soutenir financièrement la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud. Il a pointé la conférence de La Baule, du 19 au 21 juin 1990, ayant permis à la France de réorienter les conditions de son aide publique au développement dans les Etats africains, le Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique), nouvelle doctrine économique pour le développement du continent africain adoptée en juillet 2001, l’Agenda 2063 qui définit l’horizon pour une Afrique économiquement et intégralement développée.

Tout ce processus a abouti à la création, en 2003, du M.a.e.p comme outil d’auto-évaluation volontaire de la performance des Etats membres. Le premier objectif du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs est d’encourager l’adoption de politiques, de normes et de pratiques qui engendrent une stabilité politique, une forte croissance économique, un développement durable et une intégration sous-régionale et continentale.
Chaque exercice d’évaluation réalisé sous l’autorité du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs doit être techniquement compétent, crédible sans altération ni édulcoration des données récoltées. Ces conditions réunies constituent les principes directeurs centraux du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs.

Au regard de son fonctionnement et de la compréhension des autres pays du M.a.e.p, la République du Congo est en retard et doit donc s’approprier ce mécanisme, afin d’améliorer sa gouvernance. Par ailleurs, le pays a un avantage, celui d’avoir plusieurs institutions qui travaillent sur les questions de gouvernance. Ce qui facilite les enquêtes, afin que le pays présente également ses rapports comme font les autres. Il reste également à résoudre le problème du siège de cette institution. Le 16ème niveau de la Tour Nabemba ne répond pas à ses exigences. Compte tenu de l’urgence, le gouvernement est appelé à agir.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA








