La rentrée de l’année scolaire 2024-2025 approche. Mais, les efforts du gouvernement dans la réhabilitation et la modernisation des infrastructures scolaires sur le territoire national se font à pas de caméléon. A Brazzaville, les Ecoles primaires 5 Février 1979, (5ème arrondissement Ouenzé), Fleuve Congo et La Tsiémé (6ème arrondissement Talangaï), pour ne citer que ces trois exemples, sont, depuis, dans un état piteux. Une situation déplorable orchestrée par l’incivisme des populations riveraines qui contribuent à la dégradation de ces infrastructures. Les élèves desdits établissements scolaires vont retrouver, de nouveau, leurs écoles dans cet état lamentable.
La réhabilitation des établissements scolaires est une action qui doit se faire chaque année. En principe, si la décentralisation est mise en œuvre intégralement, la construction et la réhabilitation des écoles primaires relèvent des pouvoirs décentralisés, notamment les Conseils départementaux. Mais, pour l’instant, c’est le gouvernement qui continue de s’en occuper.
Ainsi, à Brazzaville, certaines écoles publiques sont abandonnées à leur triste sort. C’est le cas des Ecoles primaires 5 Février 1979, Fleuve Congo et La Tsiémé. La première, qui porte la date historique de la première accession au pouvoir du Président Denis Sassou-Nguesso, est dans un état d’abandon total. La quasi-totalité de ses dix bâtiments sont délabrés: des portes de classe emportées ou défoncées et certains bâtiments ont même perdu leurs toitures. Par manque d’entretien, l’herbe sauvage a pris la place. On y trouve des salles de classe et des bureaux invivables. L’établissement est envahi par les eaux et l’humidité causée par la Rivière Tsiémé. Selon les informations glanées sur place, cette situation s’est accentuée par la barbarie des jeunes desdits quartiers. En effet, ils ont transformé l’établissement scolaire en terrain de football et de refuge pour la consommation de drogue, notamment du chanvre indien. Sur place, les déviances de la jeunesse, pourtant considérée comme l’avenir du pays, sont décriées par les populations. «Les actes posés par certains jeunes du quartier dans les salles de classe, notamment les matières fécales sont indignes et exposent les élèves à plusieurs pathologies», a déploré un habitant du Quartier 5 février.
Pour Gabin Malonga, un habitant dudit quartier, la dénomination 5 février 1979 ne colle plus avec la triste réalité actuelle de cette école. Il a d’ailleurs, suggéré le changement de nom. «Il est grand temps que le gouvernement puisse redorer le blason de l’Ecole 5 février 1979, question de pouvoir sauvegarder l’honneur du Président de la République, Denis Sassou-Nguesso. En tout cas, malgré la crise financière actuelle, le gouvernement se doit d’avoir un regard particulier à cette école», a-t-il déclaré.
«Où sont passés les anciens élèves de cet établissement, aujourd’hui devenus, pour certains des grands cadres de ce pays?», s’est interrogé Gaston Ewanza, chef de zone n°1 du Quartier 901, avant de dénoncer l’indifférence des pouvoirs publics qui, selon lui, continuent à faire la sourde oreille à leurs différentes sollicitations, dont le délabrement très avancé de leur école et l’inondation causée par la Rivière Tsiémé. Il a dit par ailleurs, espérer sur les O.n.g qui pourront leur venir en aide. Le descriptif est le même pour toutes ces écoles qui ont besoin de l’attention des pouvoirs publics et les administrateurs-maires, les parlementaires ressortissants de ces circonscriptions devraient faire l’effort de le rappeler à chaque fois.
Hervé EKIRONO