Comme on le sait, la ville capitale, Brazzaville, accueille, du 26 au 28 octobre 2023, un grand événement international, à savoir le sommet des trois grands bassins forestiers tropicaux du monde, avec l’arrivée de plus d’un millier d’étrangers. Pour cela, le gouvernement a donné quelques moyens financiers à la mairie, pour la toilette de la ville. Ici et là, on voit quelques timides travaux de réparation de l’éclairage public et de nids de poule sur la chaussée goudronnée. Curieusement, l’insalubrité persiste avec des poubelles qui ne sont pas vidées et des décharges sauvages qui se forment autour. L’indifférence des pouvoirs publics face à cette situation déplorable est dénoncée par les populations, qui ne savent plus à quel saint se vouer.
A quelques jours du démarrage de la Coupe d’Afrique des clubs champions de handball, l’insalubrité toujours à l’ordre du jour à Brazzaville, malgré des travaux timides de réparation de l’éclairage public et de quelques nids de poule sur certaines avenues goudronnées. Le phénomène de poubelles de la société Averda, abandonnées sur la chaussée goudronnée et croulant sous le poids des immondices constitue toujours le triste spectacle offert aux citadins de certains quartiers. Une situation qui date depuis des mois et qui a fini par s’imposer dans le quotidien des Brazzavillois.
Pour mieux s’en convaincre, il suffit de faire la ronde des principales artères de la ville-capitale, où des tas d’ordures débordantes entravent la circulation à certains endroits. C’est le cas au niveau du Lycée Thomas Sankara et au Quartier Casis, dans le 9ème arrondissement de Brazzaville où les populations riveraines sont contraintes de mettre le feu aux immondices. Ce qui contribue de plus bel à la pollution de l’environnement. «On n’y peut rien. On est obligé de limiter les dégâts en brûlant ces ordures, parce qu’Averda tarde à les ramasser. Si l’on n’agissait pas ainsi, on ne parlera même plus de tas, mais plutôt de colline d’ordures. Ce qui est très déplorable pour l’image de la ville capitale, considérée comme le miroir du pays», a déploré Giscard Onguiembi, habitant dudit quartier. Pour lui, «la salubrité constatée au centre-ville n’est que l’arbre qui cache la forêt». A environ un kilomètre de là, vers l’arrêt de bus Bongo-Nouarra, il s’est formé un dépotoir public, à ciel ouvert, dont les odeurs nauséabondes mettent en danger la santé des populations riveraines.
Il est vrai qu’en matière d’assainissement public, le gouvernement n’a pas croisé les bras. L’on se souvient de l’achat, il y a quelques années, par le gouvernement, d’un important lot de matériel d’assainissement (camions bennes, pelleteuses et chargeurs), octroyé à chaque arrondissement de la capitale. Malheureusement, cet investissement lourd, destiné à délivrer la ville capitale de l’insalubrité, n’a pas produit les effets escomptés. Et depuis, certains de ces engins ont disparu des sièges d’arrondissement où ils étaient garés.
Par ailleurs, quelques initiatives mises en œuvre sont restées vaines, à cause, entre autres, du manque de suivi. L’opération de salubrité instaurée par le gouvernement, chaque premier samedi du mois, n’est plus que l’ombre d’elle-même. A la veille de la grande saison des pluies qui s’annonce dès le mois d’octobre, les Brazzavillois redoutent le pire, si rien n’est mis en œuvre en ce qui concerne la lutte contre l’insalubrité.
Hervé EKIRONO