Le gouvernement le présente comme «l’un des fleurons de la coopération sino-congolaise». Les deux tours jumelles de Mpila Chacona, dans le 6ème arrondissement Talangaï, trônent dans la commune de Brazzaville, à 135 mètres de hauteur pour ses 30 étages aux parois vitrés, au bord du majestueux Fleuve Congo. Bien sûr, on est très loin du gratte-ciel le plus haut du monde, le Burj Khalifa, à 828 mètres de hauteur avec ses 163 étages dont le dernier culmine à 584,5 mètres. Mais, elle a détrôné la Tour Nabemba (106 mètres), comme immeuble le plus haut d’Afrique centrale. Le prestigieux projet gouvernemental, à caractère commercial, a tapé 174 milliards de francs Cfa de fonds publics obtenus par crédit auprès d’une banque chinoise.
Pour le prestige de l’architecture de sa ville capitale, le Président Denis Sassou-Nguesso a vu encore un peu plus haut. Il avait déjà frappé les esprits de ses compatriotes dans les années 80, en élevant la Tour Nabemba, qu’il avait inaugurée en 1986, au terme d’un projet financé par la société pétrolière française, Elf.
Cette fois, il s’est tourné du côté de nos amis chinois, pour réaliser une «œuvre magnifique qui symbolise bien la force, la beauté et donne un signal très fort sur l’avenir des relations entre nos deux pays», le Congo et la Chine. Les deux tours jumelles de Mpila sont en effet le fruit de la coopération sino-congolaise, dans le cadre d’un partenariat stratégique à hauteur de 1.304,73 milliards de francs Cfa. De ce montant, il y a le financement de 8 projets, pour une enveloppe de 944,13 milliards de francs Cfa, dont le projet de construction d’un centre commercial à Brazzaville (deux tours jumelles de Mpila) à hauteur de près de 174 milliards de francs Cfa.
Suivant les huit contrats de crédit conclus entre le Congo et la Banque chinoise import-export, le crédit finance 85% du coût du montant du marché et la contre-partie congolaise est de 15%. La durée de remboursement du crédit est de 10 à 15 ans et le délai de grâce de 3 à 5 ans.
Le 21 juin 2021, l’ancien ministre des finances, Rigobert Roger Andély rappelait, lors d’un point de presse, que «la dette du Congo vis-à-vis de la Chine s’élève à 1.325 milliards de francs Cfa, soit 1.100 milliards de francs Cfa, pour la partie bilatérale, et 225 milliards pour la partie commerciale due aux sociétés chinoises. Cette dette représente la contrepartie des travaux réalisés par la Chine au Congo, ces dernières années, pour doter le pays en infrastructure de base, notamment la Route nationale n°1 Brazzaville/Pointe-Noire, les Tours jumelles, le nouveau parlement, etc».
Les deux tours jumelles sont un projet à caractère commercial. L’une abrite un hôtel 5 étoiles de 128 chambres dont 48 suites présidentielles et ministérielles, des salles de conférence, de réunion et de banquet, des restaurants et bien d’autres commodités. La deuxième contient des bureaux à louer. Le 14ème étage de chacune des deux tours est réservé à l’abri, en cas d’incendie. Le dernier niveau de chaque tour est réservé aux locaux techniques.
Lancés officiellement le 1er juillet 2015, par le Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, les travaux avaient réellement démarré le 29 mars 2016, par la société chinoise B.c.e.g (Beijing construction engineering group). Le Chef de l’Etat a visité, mardi 26 septembre, le double immeuble achevé et équipé, mais la date de son inauguration officielle n’a pas été annoncée. Avec la tenue du sommet des trois bassins tropicaux du monde à Brazzaville, les Tours jumelles de Mpila pourraient sans doute accueillir des clients. Parmi les défis qui se présentent, c’est non seulement l’entretien, mais les capacités de retour à l’investissement.
Urbain NZABANI
Bonjour, merci pour ce bijou mais je pense que le pays a besoin de plusque ça, comme l’installation d’une usine de fabrication ou de transformation.
par exemple,
nous serons plus respecter encore ailleur dans le monde en lisant « made in congo Rep » sur une oeuvre fabriquée au pays.
merci.