Ces derniers, jours, c’est désormais à un spectacle macabre que les citadins de la ville capitale, Brazzaville, sont soumis, avec l’incinération, en pleine voie publique, des immondices qui s’accumulent autour des bacs de la société Congo environnemental service Averda, filiale du Groupe marocain Averda, présent dans une douzaine de pays au Moyen-Orient, en Europe et en Afrique. Après un contrat avec l’Etat sur le ramassage des ordures, cette société avait officiellement lancé ses activités en février 2016, de collecte quotidienne des déchets dans les communes de Brazzaville, Pointe-Noire et Oyo, après six mois d’essai. Mais, l’Etat congolais se révélant mauvais payeur, la filiale congolaise d’Averda est depuis confrontée à de sérieuses difficultés de fonctionnement, étant souvent secouée par des mouvements sociaux.
La société Averda se targue d’avoir créé plus de 1.100 emplois, après le lancement de ses activités au Congo. Son contrat avec l’Etat congolais fut signé au moment où le pays était en période de vaches grasses, quand bien même la crise avait déjà touché le secteur pétrolier, à partir du deuxième semestre de 2014, avec la chute du prix du baril de pétrole, qui constitue la principale source de revenus du budget de l’Etat.
Le contrat initial d’Averda avait expiré en avril 2023 à Brazzaville et en mai 2024 à Pointe-Noire. Il a fait l’objet de prorogation pour quelques mois et le gouvernement prévoyait un nouveau contrat sur de nouveaux termes. D’après certaines indiscrétions, il se dit que ce contrat avait donné lieu à une importante surfacturation au profit des intermédiaires congolais. Ce qui fait qu’en période de vaches maigres comme actuellement avec la crise financière, l’Etat n’arrive simplement plus à faire face à ses engagements. D’où l’accumulation des arriérés de paiement à l’origine des arriérés de salaires que vivent les employés d’Averda. Certains observateurs pensent que, seul, le Chef de l’Etat peut trancher cette affaire, les intérêts particuliers étant trop importants. D’ailleurs, dans ce contrat, l’apurement de la dette est devenu une véritable épine dans le pied de l’Etat congolais.
Grâce à la Direction départementale du travail de Brazzaville, la grève générale et illimitée déclenchée par les employés a été suspendue et la reprise du travail décidée pour le 19 septembre. Malheureusement, l’effectivité de la reprise du travail ne se fait pas sentir, car sur le terrain, les immondices ne cessent de s’accumuler autour des bacs d’Averda, sur les chaussées goudronnées. Dans certains endroits, on procède maintenant à leur incinération sur place, générant des colonnes de fumée très dérangeantes pour les voisins et les passants.
Voilà, ce qui était un projet pour l’assainissement des villes congolaises qui s’est transformé en cauchemar pour les citadins. La mairie est obligée de mettre en place un mécanisme de parallèle pour tenter d’atténuer le mal, en procédant à l’enlèvement des ordures. Certaines personnes suggèrent même que l’armée soit mise à contribution, pour l’intérêt public, tant les décharges envahissent les places publiques surtout près des marchés.

Urbain NZABANI

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