Avec l’occupation des terrains non-aménagés, le phénomène des érosions a pris de l’ampleur et réduit souvent à néant les efforts des familles dans la construction de leurs habitations, dans les quartiers périphériques de la ville capitale, Brazzaville. Entre 2018 et 2020, le gouvernement a déployé d’énormes efforts pour financer les travaux qui ont permis de vaincre l’érosion de Ngamakosso, qui avait coupé la route de la deuxième sortie Nord de Brazzaville, dans le sixième arrondissement Talangaï. Mais, au Quartier Casis, à Nkombo, et au Quartier Massengo, les populations sont abandonnées à leur triste sort, face au même phénomène d’érosion qui est en train d’emporter leurs maisons, à chaque pluie.
C’est un spectacle ahurissant de voir comment l’érosion est en train de creuser de profondes crevasses, modifiant le paysage à travers les avenues et emportant les maisons, les unes après les autres, à chaque grande pluie. Au Quartier Casis, à Nkombo, les habitants sont réduits à se débrouiller, en essayant de limiter l’impact de l’érosion. Ils se sont cotisés pour construire un collecteur en béton long de 98 mètres. Mais, c’est un travail évidemment insignifiant face à l’érosion qui a creusé de profonds cratères sur l’avenue.
Au Quartier Massengo, le ravin qui avance menace d’engloutir le centre de formation professionnelle Don Bosco, situé à une cinquante de mètres. Ouvert par les pères salésiens en 1992, ce centre professionnel, qui comporte plusieurs filières de formation (mécanique auto, électricité, ajustage, soudure et froid), dispose d’un foyer d’hébergement des élèves venant de loin et n’ayant pas de familles dans la ville. A cause de l’érosion, la disparition d’un tel centre qui a déjà formé des centaines d’ouvriers qualifiés serait un grand recul dans la lutte contre le chômage en milieu jeune. Le ministre de l’enseignement technique et professionnel, Ghislain Thierry Maguessa Ebomé, ferait œuvre utile à associer ses efforts à la sauvegarde de ce centre de formation professionnel.
Le ministre de l’énergie et de l’hydraulique, Emile Ouosso, est aussi concerné, puisque ce ravin menace aussi d’emporter les installations de la société E2c (Energie électrique du Congo). On parle déjà des poteaux électriques qui se trouvent déjà dans le ravin. C’est dire que le gouvernement, à travers le Ministère de l’aménagement du territoire, des infrastructures et de l’entretien routier, devrait réagir, en mobilisant les moyens nécessaires pour arrêter la progression de ce ravin qui risque de causer encore des dégâts importants, comme il l’a déjà fait, si rien n’est entrepris. En tout cas, les populations de Casis et de Massengo n’ont leur espoir que dans la réaction de l’Etat.
Urbain NZABANI