Enlevée le vendredi 12 avril 2024, à Ouesso, par son compagnon qui réclamait une rançon de 1,5 million de francs Cfa à ses parents, la jeune dame, Séphora Duveil Nazoliack, de nationalité congolaise, âgée de 26 ans, mère d’une fillette de deux ans, a été retrouvée morte, jeudi 18 avril en mi-journée, dans un bois en lisière de Ouesso. Son corps, qui a été déposé à la morgue de la ville, était déjà en décomposition et certains organes prélevés, notamment les seins et le sexe, d’après le témoignage de sa mère, toute effondrée. Son kidnappeur et assassin a été arrêté dans la localité de Moloundou, au Cameroun et il est actuellement détenu à Yaoundé, la capitale camerounaise, en attendant son extradition au Congo où il doit être jugé.
La nouvelle de la disparition de Séphora s’était propagée à partir du lundi 15 avril 2024, après la publication, dans les réseaux sociaux, d’un audio dans lequel son ravisseur, un Camerounais, menaçait de lui ôter la vie, si ses parents ne versaient pas la rançon exigée. Et pour cause, le ravisseur exigeait une rançon d’un million à son père et de 500 mille francs à sa mère, à déposer dans un compte Orange money (un réseau de téléphonie mobile au Cameroun) ou auprès d’un certain Moussa, commerçant camerounais résident à Ouesso, qui avait été aussi arrêté. Il menaçait de tuer son otage. Voilà pourquoi la communauté camerounaise a été ciblée par les manifestants en colère, après ce kidnapping. Il a fallu l’intervention de la Force publique pour mettre fin aux pillages et saccages des boutiques et commerces camerounais. Après trois jours de recherche et d’enquête, c’est le jeudi 18 avril en mi-journée que le corps en décomposition d’une jeune dame présentant les caractéristiques physiques de Séphora a été retrouvé, nu, face contre terre, dans les encablures de la ville. L’indignation et l’émotion se sont, une fois de plus, emparées de la ville, où les jeunes sont de nouveau sortis dans les rues pour manifester leur colère. Séphora a vécu un cauchemar, avant de perdre la vie de façon horrible.
Son bourreau, qui a sans doute agi en groupe, l’a kidnappée, abusée sexuellement d’elle avant de l’assassiner, mettant à exécution ses menaces. Il a été arrêté par les agents de l’ordre camerounais, dans la localité de Moloundou, de l’autre côté de la Rivière Ngoko, en territoire camerounais. Il avait déjà réussi à traverser la rivière, étant donné la porosité des frontières. Il faut souhaiter qu’il soit extradé, pour qu’il réponde de ses crimes devant la justice congolaise.
Par ailleurs, l’affaire a pris la tournure d’un incident diplomatique entre le Congo et le Cameroun, le gouvernement camerounais exigeant des explications sur les dommages causés aux ressortissants camerounais dans la Sangha.
Après l’arrestation du présumé assassin, le calme est revenu à Ouesso et dans d’autres localités du Département de la Sangha où les ressortissants camerounais et leurs biens étaient menacés. Il faut maintenant espérer que justice soit rendue pour Séphora.
Roland KOULOUNGOU
