La crise sociale toujours à la une mais la décrispation est au rendez-vous
Le ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement, Thierry Lézin Moungala a tenu le rendez-vous de La Quinzaine du gouvernement, lundi 23 décembre 2024, à son cabinet à Brazzaville. C’était la dernière conférence de presse bimensuelle bouclant l’année 2024. Comme la fois précédente, les préoccupations des journalistes ont porté, une fois encore, sur la crise sociale que connaît le pays. Dans son propos, le ministre Moungala a indiqué que le gouvernement ne s’oppose pas «aux revendications pacifiques», organisées çà et là. Il travaille pour s’en sortir et selon lui, «le Congo n’est pas une économie soviétisée».
Comme au premier acte de «La quinzaine du gouvernement», les préoccupations des journalistes ont concerné les recrutements dans la Force publique et à la Fonction publique, la lenteur dans le traitement des dossiers de nouveaux retraités, l’affaire Lissassi, la conférence de presse du député Joseph Kignoumi Kia M’Boungou où il a critiqué le gouvernement, les difficultés dans la délivrance des passeports, la participation du Congo à la Cop 29, le lancement de la 5G par la société M.t.n Congo, la réunion du comité de coordination interagence de vaccination, les pénuries intermittentes de carburant à Brazzaville, la participation du Congo à la Can de handball à Kinshasa (RD Congo) et la grève qui persistait encore à l’Université Marien Ngouabi.
Abordant les sujets d’actualité, le porte-parole du gouvernement a évoqué le lancement d’un forage d’eau d’appoint au Boulevard Alfred Raoul, les visites en France et en Libye du Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, l’entretien avec son homologue de la RD Congo, Félix Tshisekedi, qui lui a rendu visite à Brazzaville.
Concernant les questions sociales, si à l’Université Marien Ngouabi, la grève a été levée lundi 30 décembre, par le Collège intersyndical qui l’avait déclenchée il y a trois mois, en revanche, avant cette décision, la réponse du ministre n’a pas convaincu les journalistes. En effet, il a réagi en disant que la situation est une préoccupation majeure pour le gouvernement, il y a des négociations, mais sans préciser leur niveau d’avancement et les problèmes déjà traités.
Face à la crise sociale, suivant les préoccupations soulevées par les journalistes, Thierry Lézin Moungala a évoqué le caractère assez généralisé des difficultés qui compliquent davantage les solutions ponctuelles dans chacune des préoccupations. «Il s’agit d’éviter une année blanche. J’espère que le gouvernement et les syndicats trouveront une solution. Et, il est à l’œuvre pour faciliter la reprise des cours et des travaux universitaires. La préoccupation, c’est d’éviter l’année blanche. Et le gouvernement n’acceptera pas que nous ayons une année blanche à l’Université Marien Ngouabi», a-t-il affirmé.
Sur la grève des agents de la S.t.p.u (Société des transports publics urbains), qui observent un sit-in devant le Ministère de l’économie et des finances, se livrant à un concert de casseroles, pour réclamer le paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaires et autres, le porte-parole du gouvernement a répondu que c’est à cause de «l’insuffisance de la trésorerie que nous n’arrivons pas à résorber les situations sociales chaudes. Nous ne sommes pas une économie soviétisée. Le problème est d’abord celui de l’entreprise. Nous faisons confiance aux agents qui font une manifestation pacifique». Il espère que ces revendications aboutiront dans le cadre des négociations.