Brazzaville, ville de 2,5 millions d’habitants située à 4 degrés au Sud de l’équateur, à 320 mètres d’altitude, connaît un climat tropical, avec une saison sèche allant de juin à septembre et une saison des pluies d’octobre à mai, qui se distingue par deux périodes pluvieuses en mars-avril et en novembre-décembre. Actuellement, on est dans la période pluvieuse de novembre-décembre. Ainsi, la pluie qui est tombée dans la capitale, le vendredi 26 novembre 2022, en mi-journée, était abondante et a provoqué des inondations dans plusieurs quartiers des arrondissements de Bacongo, Poto-Poto, Moungali, Ouenzé, Talangaï et Mfilou. Rues et avenues tout comme des habitations étaient transformées en étangs, ruisseaux, lacs ou rivières.
Après Pointe-Noire, la capitale économique, le 6 novembre dernier, le tour est revenu à Brazzaville, la capitale politique, le 26 novembre, de subir le phénomène d’inondations. Les citadins de la capitale ont eu les pieds dans l’eau. A l’heure des smartphones, beaucoup d’entre eux se sont amusés à filmer leur drame (rue ou maison inondées) et à partager les images et les vidéos sur les réseaux sociaux.
Il est vrai que le phénomène des inondations n’est pas propre au Congo ni à l’Afrique. Partout, dans le monde, les catastrophes naturelles se manifestent (pluies abondantes, cyclones, tremblement de terre, inondations, glissement ou éboulement de terrain, érosions, sécheresse, fonte des glaces, etc). Elles sont de plus en plus expliquées par les changements climatiques. Si ailleurs, les populations victimes de ces catastrophes naturelles sont assistées, au Congo et dans la plupart des pays africains, elles sont souvent abandonnées à leur triste sort.
Brazzaville est une agglomération construite dans une zone pluvieuse, avec un taux d’humidité moyen de 81% d’hygrométrie. Les précipitations y atteignent 1.345 millimètres par an, un niveau qui signifie qu’elles sont très abondantes. Rien qu’au mois de novembre, elles se situent à 225 millimètres (la hauteur de la quantité d’eau tombée sur une surface d’un mètre-carré). Une agglomération dans une telle zone pluvieuse intègre systématiquement la canalisation et le drainage des eaux de pluie.
Or, de manière générale, les villes congolaises souffrent d’une expansion géographique anarchique et l’urbanisation suit très faiblement. Il est difficile d’exécuter les plans directeurs de développement urbain. Ainsi, la voirie de Brazzaville souffre d’un grand déficit de canalisation des eaux de pluie. Et même quand les canalisations sont construites, elles ne sont pas au niveau de capacité à supporter les périodes de grandes pluies. Les eaux débordent vite et s’accumulent pour provoquer des inondations. Le phénomène est cyclique, chaque année et ne diffère que suivant le niveau de gravité. L’Etat essaie de réaliser quelques chantiers, comme l’aménagement des collecteurs naturels des ruisseaux Madoukou et Mfoa. Autant dire que les collecteurs naturels que sont les ruisseaux et les rivières sont aménagés et entretenus. Les avenues goudronnées disposent de petites canalisations. Mais, pour l’essentiel, c’est à la débrouillardise des citadins. Ce qui explique l’état de la ville à travers les images prises en saison de pluies.
En principe, chaque année, l’Etat ne doit pas se lasser à financer des projets d’urbanisation et doter les municipalités de capacités techniques et financières d’entretenir et de réparer les ouvrages urbains. Mais, quand on voit même le système de ramassage des ordures, il y a de quoi se dire que le salut n’est pas pour demain. Les villes congolaises s’agrandissent, mais leur gestion ne suit pas efficacement. Dans ces conditions, les phénomènes comme les inondations ont encore de beaux lendemains, au grand dam des populations.

Jean-Clotaire DIATOU

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