Il s’est tenu, mardi 15 juillet 2025, à l’Hôtel Hilton situé aux Tours Jumelles de Mpila, à Brazzaville, la cérémonie de lancement officiel du Pasel (Projet d’amélioration des services d’électricité), d’un montant de cent millions de dollars (environ 56 milliards 429 millions de francs Cfa au cours actuel), fruit du partenariat entre le Congo et la Banque mondiale. La cérémonie s’est déroulée sous le patronage d’Emile Ouosso, ministre de l’énergie et de l’hydraulique, en présence de Jie Tang, directeur sectoriel de l’énergie pour l’Afrique de l’Ouest et du centre à la Banque mondiale, de Carence Tsiempo, représentant-résident de la Banque mondiale, de quelques membres du gouvernement, notamment les ministres Ludovic Ngatsé (économie, plan et intégration régionale), Josué-Rodrigue Ngouonimba (construction, urbanisme et habitat), et Juste-Désiré Mondélé (assainissement urbain, développement local et entretien routier), ainsi que d’Olivier Mazaba, coordonnateur national du Pasel.
Initié par le gouvernement, à travers le Ministère de l’énergie et de l’hydraulique, en février 2024, le Pasel est un projet qui a obéi au mécanisme institutionnel d’engagement de l’Etat, avec l’accord du parlement approuvant le prêt d’une valeur de 100 millions de dollars américains contracté par le Congo.

Ce projet ambitieux, d’une durée de quatre ans, vise à «améliorer la qualité et la fiabilité de la fourniture de services d’électricité, à améliorer la performance du segment du transport, de la distribution et de la vente au détail». Il permettra de financer des investissements critiques, pour améliorer la performance technique et commerciale de la société nationale E2c (Energie électrique du Congo) et ouvrira la voie à des investissements privés dans la production hydroélectrique.
Sa Composante n°1 (Renforcement de la fiabilité de l’électricité) inclut la construction et la réhabilitation des sous-stations de transmission, et la réhabilitation de segments sélectionnés de la ligne 220 Kv Pointe-Noire/Brazzaville. La Composante n°2 (Amélioration de la performance du segment de la distribution et de la vente au détail de l’électricité), va permettre la réhabilitation, le renforcement et la modernisation du réseau de distribution, l’amélioration des performances commerciales de la société E²c et la réduction de la consommation de l’électricité par le remplacement d’environ dix mille luminaires d’éclairage public à Brazzaville et Pointe-Noire par des Led à haut rendement. La dernière composante (n°3) est consacrée à l’assistance technique et au soutien à la mise en œuvre du projet.
Le moins qu’on puisse dire est que c’est un projet qui a été bien conçu, bien monté et qui jouit de la disponibilité de son budget intégral. «Ce projet s’attaque à des faiblesses structurelles majeures: une gouvernance perfectible, des infrastructures vétustes et mal entretenues et un accès à l’électricité encore trop souvent illégal et restreint pour nos concitoyens, avec des conséquences économiques considérables», a souligné le ministre Émile Ouosso. Le Pasel s’inscrit ainsi comme une réponse concrète et ambitieuse à ces dysfonctionnements, avec pour objectif de moderniser durablement le système électrique national.
Mis en vigueur le 13 mars dernier, le Pasel constitue une initiative majeure dans le domaine de l’électricité, soutenue par la Banque mondiale. Il représente, à lui seul, près de 11% de son portefeuille actif en République du Congo, a dit le représentant-résident de la Banque mondiale. Sa clôture est prévue le 30 juin 2028 et les populations vivront l’impact de l’amélioration du service de l’électricité et comprendront, à ce moment-là, que leur pays ne s’est pas endetté pour rien. Environ 1,75 million de personnes, à travers le pays, particulièrement à Brazzaville et à Pointe-Noire, devraient bénéficier d’un accès amélioré à l’électricité. Il reste seulement à souhaiter que ce projet soit bien piloté jusqu’à son terme.
Déjà, le Pasel déploie plusieurs actions, telles que la réhabilitation du poste T.h.t de Djiri et l’acquisition de six transformateurs de puissance haute tension. Il ambitionne de garantir une fourniture électrique plus fiable aux usagers, en procédant notamment au renouvellement complet du réseau électrique des deux principales villes du pays, Brazzaville et Pointe-Noire. À travers le Pasel, la République du Congo, avec le soutien de la Banque mondiale, compte faire partie de l’exercice de la «Mission 300» qui vise à fournir de l’électricité à 300 millions d’habitants du continent africain, d’ici à l’horizon à 2030.
Céleste Exaucé
SINDOUSSOULOU








