Lors de sa visite éclair à Brazzaville, le Président français Emmanuel Macron a eu un tête-à-tête avec son hôte, le Président Denis Sassou-Nguesso, vendredi 3 mars 2023, au Palais du peuple, à Brazzaville. Le communiqué conjoint publié à l’issue de sa visite n’a pas tout dit. C’est le lendemain, à Kinshasa, qu’Emmanuel Macron a dévoilé d’autres points qu’il a abordés avec son homologue congolais, dont l’amélioration du climat des affaires. Il lui a aussi dit ce qui ne va pas sans préciser la nature de ce qui ne va pas entre la France et le Congo.

Lors de la conférence de presse qu’il a donnée avec le Président Félix Tshisekedi de la RD Congo, samedi 4 mars, à Kinshasa, répondant à la question d’une journaliste française sur la françafrique, en rapport avec sa visite éclair à Brazzaville où il a rencontré son homologue congolais Denis Sassou-Nguesso, qui cumule plusieurs années au pouvoir, Emmanuel Macron a révélé qu’il y a aussi des points de désaccord qu’il lui a exprimés. Voici un extrait de son propos à ce sujet:
«Pour ce qui est de la françafrique dont vous avez parlé, et de la fin de la françafrique et du fait qu’il n’y ait plus de françafrique, je ne suis pas sûr qu’on soit dans le meilleur pays pour en parler. Ce n’est pas une façon de me défausser, mais c’est une réalité, là aussi. Mais, qu’est-ce que ça veut dire? Ça veut dire qu’on assume tout et qu’on part d’un nouveau pas.
Le Président Sassou-Nguesso est Président depuis longtemps dans son pays. Bon, ce n’est pas le choix de la France. Ça fait 14 ans qu’il n’y a pas eu un Président français qui était là-bas et c’est normal que ça ne soit pas le choix de la France, parce qu’il se trouve qu’il n’est pas Président français. Donc, quand on va au Congo-Brazzaville, parce qu’il ne faut humilier personne quand on fait une tournée régionale, ça ne me choque pas particulièrement que le Président français rencontre le Président du Congo. Voilà!
Après, la question c’est, qu’est-ce qu’on lui dit. Ce n’est pas pour lui servir la soupe. Et donc, j’ai tenu un discours cohérent avec ce que je vous disais lundi, qui est celui de bâtir de nouveaux partenariats, une politique pour le climat et la forêt qui correspond à nos ambitions et l’implication de ce qu’on a lancé à Libreville, une politique culturelle nouvelle en défendant justement les arts critiques les plus insolents et les plus innovants, de nouveaux partenariats en matière économique pour les petites et les moyennes entreprises pour faire davantage là-bas et améliorer le cadre des affaires, ce que je lui ai demandé, parce qu’il n’est pas bon aujourd’hui. Donc, c’est une politique exigeante, sincère, d’avenir. Voilà!
Mais, si on se met, en quelque sorte dans une situation qui consiste à dire: partout où il y a des dirigeants qui ne sont pas élus aux meilleurs standards démocratiques ou ceux qui nous plaisent ou qui sont là depuis trop longtemps, il n’y a plus de déploiement de la France ou de partenariat, mais là vous serez les premiers à m’expliquer qu’il n’y a plus de politique de la France du tout et qu’il n’y a plus de présence de la France. Donc, on fait avec les dirigeants qui sont là, avec respect. Il y a du respect, on en doit à la fois au Président Sassou-Nguesso et à son peuple. On le fait, en constatant nos accords et nos désaccords, en essayant de bâtir une politique d’avenir et en disant ce qui ne va pas, quand ça ne va pas. Ce que j’ai fait hier. Donc, je pense que c’est cohérent, mais c’est exigeant. C’est le propre exactement de ce que nous sommes en train de faire, avec le continent africain. Je pense qu’il le mérite, parce que c’est un immense continent d’avenir avec lequel on a une histoire plurielle, si je puis utiliser ce terme, multiple, mais qui est un continent que j’aime».

Propos retranscrits par Urbain NZABANI

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