Financé par l’Union européenne et exécuté par l’expertise française, sous le pilotage de Hervé Le Pennec, en qualité de chef de projet, le Projet Police+, lancé en juin 2023, est mis en œuvre pour la professionnalisation de la police congolaise. Il vise le réaménagement et la construction des infrastructures policières. Trois commissariats centraux de police, dont deux à Brazzaville et un Pointe-Noire, ont été choisis pour être érigés en modèles de commissariats de police intégrant le respect des droits de l’homme.
Une délégation de l’Union européenne, conduite par l’ambassadeur Giacomo Durazzo, dont faisait partie quelques ambassadeurs européens accrédités au Congo, dont Mme Claire Bodonyi, ambassadeure de France, a effectué une visite du projet, jeudi 6 juin 2024, à Brazzaville, au Commissariat central de police de La Tsiémé, à Talangaï, le sixième arrondissement de Brazzaville, pour se rendre compte de l’évolution du travail sur la mise en place des commissariats pilotes. Le gouvernement était représenté par Jean-Rosaire Ibara, ministre du contrôle d’Etat, de la qualité du service publique et de la lutte contre les antivaleurs dans l’administration publique.
Les nouveaux commissariats centraux de police, notamment celui de La Tsiémé et celui du Djoué, contiendront des bâtiments dédiés à l’accueil et les bureaux ainsi qu’au renforcement de la sécurité et la surveillance.
«L’objectif du projet est d’accompagner l’Etat dans la promotion du respect des droits humains auprès des forces de police, en prévenant de toute forme de tortures, de traitement dégradant ou inhumain». «Les nouveaux modèles de commissariats proposeront un meilleur accueil aux interpellés, apporteront plus de professionnalisme lors de dépôt de plainte et s’assureront ultérieurement de la meilleure prise en compte des victimes, dont les femmes et les enfants», a confié Hervé Le Pennec. Il a précisé que «l’idée du projet, c’est de préserver les droits de l’homme, les conditions des détenus. Il faut restaurer la prise en compte humaine dans les lieux de détention. Donc, on va rénover les toilettes en les agrandissant et les cellules, en informatisant avec les systèmes de vidéosurveillance. On est tenu par les appels d’offres, on a l’étude du sol et on ne pourra commencer qu’au début octobre 2024». Le projet comporte aussi un volet formation, avec le recyclage des cadres de police, la formation des formateurs, car le relai sera pris par la partie congolaise.
Pour sa part, Giacomo Durazzo a d’abord expliqué que «l’idée était de venir en format d’équipe Europe, puisque c’est un programme de l’Union européenne, pour voir qu’est-ce qu’on est en train de faire ici, comme c’est l’un des trois commissariats pilotes retenus pour la réhabilitation des infrastructures. Il a été question de voir comment le programme a travaillé en étroite collaboration avec les autorités, pour concevoir un type de commissariat qui répond plus aux exigences du public, de sécurité et aux exigences de bien-être des prévenus et des policiers. L’idée est d’améliorer les conditions, pour que la police travaille mieux et en meilleur contact avec les populations».
Le lieutenant-colonel de police Clotaire Oboramoessé, commissaire central de la Tsiémé, s’est exprimé sur l’accueil de ce projet: «Au nom du commandement de la police, je peux dire qu’on reçoit ce projet avec enthousiasme. Nous voulons que ce projet se réalise ici, il va nous permettre de changer le cadre de travail, l’aménagement de nos geôles et les bureaux des policiers». La fin des travaux est prévue pour 2026.
Martin
BALOUATA-MALEKA