Deuxième congrès ordinaire du R.d.d
Jean-Jacques Serges Yhomby-Opango
à la conquête de la direction du parti
Parti situé à l’opposition, le R.d.d (Rassemblement pour la démocratie et le développement) a tenu son deuxième congrès ordinaire, du 15 au 16 décembre 2024, après plusieurs années d’attente. La cérémonie d’ouverture de ce congrès, qui a eu lieu dans la salle de conférence de la Préfecture de Brazzaville, était présidée par Jean-Jacques Serges Yhomby Opango, vice-président du parti et président par intérim, en présence de quelques dirigeants des partis d’opposition, notamment Clément Miérassa, Chris Antoine Walembaud, Melaine Destin Gavet Elengo, Victor Oniongo, Joseph Badiabio, Mbossa-Ela, Jim Ebina, et des délégations des partis comme le C.n.r (Conseil national des républicains) et du Pape (Parti du peuple), etc. Tout donne à penser qu’à l’issue de ce congrès, Jean-Jacques Serges Yhomby-Opango prendra la direction du parti.
Fondé en décembre 1990, par l’ancien Chef d’Etat, feu Jacques Joachim Yhombi-Opango, le R.d.d, anciennement allié à l’actuelle majorité présidentielle, et qui a basculé à l’opposition, a enfin tenu son deuxième congrès ordinaire, sous le thème: «Dans l’unité, la continuité et le renouveau, pour un avenir radieux et prospère». A cette occasion, le parti a fait l’effort de réunir ses grandes figures comme Anaclet Tsomambet, Mme Odile Molosso et bien d’autres. Les travaux du congrès, qui s’achèvent le lundi 16 décembre, avec la mise en place des nouvelles instances dirigeantes du parti, se déroulent à la préfecture.

Dans son discours de circonstance, Jean-Jacques Serges Yhomby-Opango a rappelé l’histoire de la création du R.d.d, partant des événements du 5 février 1979, avec «l’éviction du général Jacques Joachim Yhombi-Opango, sa suspension du Comité militaire du parti et sa détention subséquente».
«Ce contexte d’adversité n’a pas seulement mis à l’épreuve l’homme, mais a révélé sa grandeur, derrière les murs d’une détention injuste. Loin des intrigues, des projecteurs, le général Jacques Joachim Yhombi-Opango transforma l’épreuve en opportunité de réflexion profonde. Il s’attela à concevoir, avec minutie et détermination, les fondements de ce qui allait devenir le Rassemblement pour la démocratie et le développement, en sigle R.d.d. Ce projet, forgé dans un contexte d’adversité, visait à répondre aux aspirations du peuple congolais, dans un avenir démocratique, prospère et éthique. Libéré le 13 août 1990, dans le souffle des réformes globales initiées par la perestroïka, Jacques Joachim Yhombi-Opango réunit un groupe de fidèles pour partager et enrichir cette vision», a déclaré le vice-président. D’où la création du R.d.d.

Longtemps annoncé, son deuxième congrès ordinaire, qui s’est tenu sous le signe de la «continuité», a été un grand moment d’échange entre anciens «compagnons» et co-fondateurs du parti, pour continuer la lutte politique amorcée par le président-fondateur. Pour Anaclet Tsomambet, ancien ministre et co-fondateur, président de la commission des débats, «le R.d.d est l’unique héritage que le général Jacques Joachim Yhomby Opango nous a laissés. Je l’ai connu. Un homme qui aimait le travail bien fait et qui était très rigoureux».


Il faut dire que Jean-Jacques Serges Yhomby-Opango a réussi là où des responsables du R.d.d avant lui ont échoué. Sa détermination à honorer la mémoire du président-fondateur a payé: «Ramener à la maison tous les anciens membres du parti, même si certains sont encore habités par la peur», reconnaissent les congressistes. Il s’attend à prendre la direction du parti, après plusieurs années de contradictions internes et de flottement.
Chrysostome FOUCK ZONZEKA