A l’occasion de la journée internationale de la démocratie, instituée en 2007 par l’assemblée générale des Nations unies et célébrée cette année, sous le thème, «Renforcement des moyens d’action de la prochaine génération», le Conseil consultatif de la société civile et des organisations non-gouvernementales a organisé, vendredi 15 septembre 2023, à la Maison de la société civile, à Brazzaville, deux conférences-débats qui ont rassemblé les responsables des organisations de la société civile, sous le patronage de Céphas Germain Ewangui, secrétaire permanent du Conseil consultatif de la société civile.
Dans son allocution d’ouverture, Céphas Germain Ewangui a indiqué qu’aucun peuple dans le monde n’a achevé de construire son système démocratique. «Le constat de tous les jours est que les pays qui ne sont pas encore sur le chemin de la démocratie, se battent pour y accéder. Ceux qui y ont accédé, se battent pour la consolider, la raffermir. Là où le système s’avère consolidé, on se bat encore et encore pour le perfectionner», a-t-il déclaré, soulignant le fait que «la vraie perfection n’est pas de ce monde». Le secrétaire permanent du Conseil consultatif de la société civile et des O.n.gs a fait savoir que face aux nombreux défis qu’incombent la démocratie, «les acteurs de la société civile ont besoin eux-mêmes de connaître utilement les enjeux».
Deux communications ont été présentées au cours de la conférence-débat relative à la célébration de la journée internationale de la démocratie. Chercheur à l’Université Marien Ngouabi, le professeur Abira Galebaye a présenté la première communication sur le thème: «Le rôle et la place des organisations de la société civile dans la promotion de la démocratie».
Selon lui, les sociétés civiles africaines sont en transition, parce qu’«elles sont dans les premiers pas de leur constitutionnalisation» et n’ont donc pas failli à leurs missions. «Nous sommes en transition, nous nous recherchons». «Personne aujourd’hui n’a le monopole de l’évaluation», a-t-il affirmé. Concernant, le système de renforcement du contrôle de l’action des institutions publiques, le prof Galebaye a indiqué qu’«on ne peut pas évaluer quelque chose qu’on n’a pas conçue», soulignant le fait que nos sociétés civiles sont jeunes (apparue vers 1997) et ne peuvent être comparées à d’autres. Il a déploré le manque de culture de la société civile auprès de certains compatriotes.
Pour sa part, Joachim Mbanza, journaliste et haut conseiller membre du C.s.l.c (Conseil supérieur de la liberté de communication), a présenté le thème portant sur «la démocratie et la liberté de la presse, à travers la place et le rôle du Conseil supérieur de la liberté de communication». Pour lui, le C.s.l.c est une institution de régulation des médias et à ce titre, c’est un acquis de la démocratie congolaise. Il a parlé des raisons qui ont conduit à la mise en place de cette institution qui, composée de manière mixte par les représentants du gouvernement, de la profession et de la société civile, a, seule, le pouvoir de protéger les journalistes contre les abus d’autorité des gouvernants, de protéger les citoyens contre les dérapages de la presse et de sanctionner les journalistes dans l’exercice de leur métier.
Signalons que chaque communication était suivie de débats et les participants se sont illustrés par leur engouement à poser des questions. C’est ainsi que le haut-conseiller Joachim Mbanza a été amené à parler de la R.a.v (Redevance audio-visuelle), comme moyen de soutien de l’Etat à la presse, pour l’aider à produire des informations de qualité au profit des citoyens. Malheureusement, cette redevance n’arrive pas à la presse. «On n’arrive pas à mettre en place une commission pouvant gérer cette R.a.v, parce que le gouvernement estime que c’est sa mission de le faire, alors que la loi a donné au C.s.l.c le pouvoir de redistribuer l’aide de l’Etat à la press». Pourtant, «cette r.a.v est collectée et reversée au Trésor public», a-t-il précisée.
Roland KOULOUNGOU