Conseil départemental du Kouilou
Lancement du plan de développement local du Kouilou, avec cinq axes prioritaires
Le Conseil départemental du Kouilou, en partenariat avec la C.j.p (Commission justice et paix) ont procédé, du 17 au 18 décembre 2024, au lancement du Plan de développement local du Kouilou. Ce plan comporte cinq axes prioritaires dont le développement de l’économie locale et la mobilisation des ressources. Placée sous les auspices de la préfète directrice générale des collectivités locales, Mme Jacésie Miyouna Oniangué, du préfet directeur général du développement local, Jean Éric Djendja Itoua, la cérémonie de lancement de ce plan s’est déroulée avec la participation de la représentante-résidente du Pnud au Congo, Mme Adama-Dian Barry, de l’archevêque métropolitain de Pointe-Noire, Mgr Abel Liluala, du président du Conseil départemental du Kouilou, Alexandre Mabiala, du préfet du Département du Kouilou, Paul Adam Dibouilou, et de Brice Mackosso, secrétaire permanent de la C.j.p. L’événement a eu pour cadre la salle de conférence du Conseil départemental du Kouilou, à Loango, chef-lieu du département, à une vingtaine de kilomètres au Nord-Ouest de Pointe-Noire.
En mobilisant les filles et fils du Kouilou ainsi que toutes les hautes personnalités représentant les grands partenaires au développement, le Conseil départemental du Kouilou et la C.j.p entendaient vulgariser leur Plan de développement local, adopté il y a quelque cinq ans, dans le cadre du Plan national de développement (P.n.d) 2022-2026. Or, à deux ans de l’échéance du P.d.l, le contexte socioéconomique reste fort difficile pour le Département du Kouilou. «J’ai été témoin de la réalité quotidienne de ma communauté souffrant d’un accès très limité aux routes et aux infrastructures de base. Pas de voies bitumées et pendant la saison des pluies, il était très difficile voire impossible d’accéder aux services essentiels», a témoigné Mgr Abel Liluala, dans son mot de circonstance.



Le prélat, qui a servi pendant plus de neuf ans comme curé de la Paroisse de Nzambi, a ainsi égrené tout un chapelet de difficultés ou points noirs de ce département qui entoure la capitale économique du Congo. «J’avais particulièrement très peur de tomber malade et que dirais-je de ma communauté du fait du manque d’hôpitaux adaptés et du mauvais état des routes ne permettant pas d’être transportés rapidement dans un centre hospitalier adapté. Les enfants et les enseignants ne pouvant accéder à l’école», a ajouté l’archevêque.
Aux grands maux de grands remèdes! De grands remèdes, «en faisant preuve de pragmatisme, en déterminant clairement les rôles dévolus aux différentes parties qui devraient mettre en place des cadres de gestion collégiale et transparente de la mise en œuvre de notre plan de développement local», selon la recommandation d’Alexandre Mabiala, à l’ouverture. Mais, il faut des sachants, pour une thérapie de pointe à la mesure des maux dont souffre le Kouilou. Animateurs de services déconcentrés de l’État et experts, dont Alain Robert Moukouri, secrétaire exécutif de Caritas Congo, ont ainsi fait part non seulement de la situation du département, mais aussi et surtout énuméré des pistes de solution à travers une série d’activités inscrites dans cinq domaines prioritaires.
«Début de réponse aux maux du Kouilou»
La promotion du développement économique local devrait permettre la formation d’acteurs dans les secteurs de la pêche, l’agriculture et l’élevage. Dans le volet «Développement durable et/ou pour la promotion de la personne humaine» qui constitue l’axe 2, il est question d’améliorer les secteurs de l’enseignement préscolaire, primaire, secondaire, santé, eau, électricité et la formation qualifiante et emploi.
L’axe 3 relatif à la protection et la sauvegarde de l’environnement consiste à la gestion des impacts, forêts Mayombe/ Déforestation/Restauration des mangroves, résiliences et adaptation.
L’axe 4 porte sur la mobilisation des ressources, notamment la recherche des fonds auprès des bailleurs ou partenaires au développement, pour une exécution réussie desdites actions prioritaires. Pour le secrétaire permanent de la C.j.p, les partenaires au développement sont des sources de financement. Il a aussi évoqué les taxes que les entreprises devraient verser aux collectivités locales et aux communautés. Il s’agit, par exemple, de la taxe sur les produits forestiers non-ligneux, la taxe d’occupation et la quotité de la taxe de superficie prévue par l’article 112 de la loi 33-2020 portant code forestier. Le suivi et évaluation du plan de développement local qui constitue l’axe 5 porte sur une sorte de veille pour une gouvernance transparente et participative.
Des stratégies saluées par les acteurs locaux. «Le Plan de développement local peut constituer un début de réponse à plusieurs maux du Kouilou, dont l’enclavement profond, à travers l’implantation d’infrastructures scolaires, sanitaires, la réhabilitation des tronçons routiers, la redynamisation des activités génératrices de revenus (pêche élevage agriculture). Les Fonds de développement local institués par la loi 33-20 peuvent également constituer des opportunités de financement et de réalisation du plan», s’est félicité, par exemple, Franck Loufoua Bessi, membre de la R.d.p.h (Rencontre pour la paix et les droits de l’homme), invité à ces assises.
Le Ministère de l’intérieur, de la décentralisation et du développement local se dit «engagé à, accompagner toutes les collectivités locales dans l’expérimentation des de la gestion décentralisée du territoire national et dans l’exécution du Programme accéléré de développement communautaire, conformément à la vision de Son Excellence, Monsieur Denis Sassou-Nguesso, Président de la République, Chef de l’État», selon la préfète directrice générale des collectivités locales, Jacésie Miyouna Oniangué, lors de la clôture. Le Plan de développement local a été réactualisé avec l’appui financier des principaux bailleurs de la C.j.p, à savoir Misereor, Secours catholique (Caritas France) et le C.c.f.d Terre solidaire.