Après sept ans d’intérim, Chris Antoine Walembaud a été confirmé dans les fonctions de coordonnateur général de la Copar (Convention des partis républicains), une plateforme politique située à l’opposition, par le collège des présidents des partis et individualités membres. Il succède à Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eudes, qui est actuellement membre du gouvernement. La nouvelle a été donnée jeudi 8 juin 2023, lors d’une conférence de presse dans la salle de conférence de l’immeuble A.o.g.c, à Brazzaville, au cours de laquelle les dirigeants des partis membres de cette plateforme ont signé une nouvelle charte qui régit leur mouvement.
A la tribune, il y avait Chris Antoine Walembaud, président du Codema (Congrès des démocrates africains), qui a patronné la cérémonie, Bonaventure Boudzika, ancien député et président du C.d.r (Congrès pour la démocratie et la république), qui a traduit en langues nationales les prises de positions de la Copar, Bonaventure Mizidy, président du Mis (Mouvement pour les intérêts congolais et le salut) et le sénateur Rock Ondziel Onna, comme individualité. Dans la salle, quelques invités dont Guy-Romain Kinfoussia, président de l’U.d.r-Mwinda, premier président de la plateforme qui s’appelait alors Convention d’appui au dialogue de Dolisie, qui deviendra Copar, quelques leaders des partis d’opposition parmi lesquels Clotaire Mboussa-Ellah, président du Car (Comité d’action pour le renouveau). Parmi les personnalités institutionnelles, on peut noter la présence du haut-conseiller Joachim Mbanza, pour encourager le dialogue et le vivre-ensemble.
Ce sont les trois partis présents qui ont signé la nouvelle charte de ladite plateforme, qui admet dorénavant des individualités dans ses rangs. La presse a ainsi constaté que trois autres partis, notamment le P.r.l (Parti républicain et libéral) du ministre Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eudes, le P.c.2.e (Parti congolais écologique et éthique) de Jean Ebina et l’U.d.l.c (Union des démocrates et des libéraux congolais) de Gaspard Kaya Magane n’étaient pas parmi les signataires. Les partis qui n’ont pas signé pourront prendre le train en marche, a expliqué Chris Antoine Walembaud. Rock Ondziel Onna, sénateur du P.r.l, a signé la charte en tant qu’individualité.
«Les partis politiques et autres acteurs politiques indépendants, personnalités, ci-dessous mentionnés, se sont accordés, en lieu, date et heure suivants, de mener ensemble des activités politiques d’intérêt commun, sans remettre en cause la liberté ou l’autonomie fonctionnelle de chaque partie. Dans cette optique, le présent accord traduit l’engagement de ces partis politiques et autres acteurs indépendants d’œuvrer ensemble et de concert pour l’animation de la vie politique nationale et la sauvegarde des idéaux de paix, de partage et de consensus national tel que repris dans le dispositif du préambule de la Constitution du 25 octobre 2015», a déclaré le coordonnateur général dans son mot liminaire.
«La convention des partis de l’opposition républicaines (Copar) est née de la volonté d’un certain nombre de partis politiques, au sortir de concertation d’Ewo, de renoncer définitivement aux boycotts des dialogues et à la politique de la chaise vide», a déclaré Chris Antoine Walembaud dans son mot liminaire. Puis, il a rappelé les hauts faits de son mouvement politique: «Instrument de démocratie et de dialogue, la Copar a été de tous les combats pour la paix, l’éveil démocratique, le raffermissement de l’Etat de droit, la transparence et l’équité électorale, notamment en bataillant pour le bulletin unique, la remise du formulaire de transparence des résultats aux candidats et le recensement administratif spécial 2014, expression d’une volonté à parfaire le fichier électoral dont la bonne maîtrise sera obtenue à l’issue des opérations biométriques favorables par le R.g.p.h 5 (Recensement général de la population et l’habitation)».
Répondant aux questions de la presse, Chris Antoine Walembaud a expliqué qu’il y a eu deux aménagements importants dans la charte de la Copar: la suppression du poste de coordonnateur général par intérim et l’admission des acteurs politiques indépendants, donc des individualités. Actualité oblige, le coordonnateur général de la Copar a été amené à parler aussi du bilan du gouvernement. A ce sujet, il a été très critique. «Comment on peut expliquer l’insalubrité qui est récurrente à Brazzaville et à Pointe-Noire? (allusion faite aux ordures ménagères qui traînent sur les chaussées goudronnées). Regardez les voiries, regardez l’état des routes! Allez à Pointe-Noire! Nous ne sommes pas contents du bilan du gouvernement. Celui qui est content du bilan du gouvernement, il fait de l’auto-satisfaction, parce qu’il est ministre. Mais, si on est objectif, on ne peut pas être satisfait de ce bilan-là», a-t-il réagi.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA