L’affaire liée à la crise au sein de la Fécofoot (Fédération congolaise de football) est sur la table du Conseil de la Fifa (Fédération internationale de football association), à Zurich, en Suisse, depuis le début de ce mois. Après son ultimatum de huit jours, prononcé le 16 octobre dernier, demandant à la Commission ad hoc de rendre la pleine possession du siège de la Fécofoot au Comité exécutif, la Fifa est en voie de prendre une sanction contre le Congo, conformément à ses textes. Mais, la Caf (Confédération africaine de football), dirigée par l’homme d’affaires sud-africain, Patrice Motsepe, et son secrétaire général, le Rd-congolais Véron Mosengo-Omba, ne sont pas de cet avis et cherchent à privilégier un règlement à l’amiable dont on ne connaît pas, pour l’instant, la nature.
En principe, après l’épuisement de l’ultimatum donné par la Fifa, dans un courrier du 16 octobre 2024, signé depuis Paris (France) par Jean-Marie Kenny, directeur de la Division Associations membres, on s’attend à ce que le Conseil de la Fifa, dirigé par l’Italien Gianni Infantino, prenne une sanction contre le Congo. «A toutes fins utiles, nous rappelons que sous peine, à défaut, de sanctions prévues par les statuts et règlements de la Caf et de la Fifa, la Fécofoot et ses membres doivent observer en tout temps les statuts, règlements, directives et décisions de la Fifa, de la Caf et de ses propres statuts, et notamment l’obligation statutaire de gérer ses affaires de manière indépendante, sans influence indue de tiers (cf. art. 14, al. 1 lit i) et art. 19 des statuts de la Fifa)», avait prévenu Jean-Marie Kenny dans sa missive.
Mais, de sanction, il n’y en a pas jusqu’à présent. Et pour cause, le président et le secrétaire général de la Caf n’y sont pas favorables, alors que les cinq autres confédérations membres de la Fifa ont déjà donné leurs avis favorables. Connaissant les autorités congolaises, les dirigeants de la Caf estiment que la crise au sein de la Fécofoot peut être réglée à l’amiable.
Seulement, ce règlement à l’amiable ne semble pas connaître un début de mise en œuvre. L’on a appris que le ministre des sports, Hugues Ngouélondélé, a discrètement reçu, à son cabinet, au début de ce mois, le président de la Fécofoot, Jean-Guy Blaise Mayolas, en présence de Jean-Michel Mbono, ancien international congolais, ancien président de la Fécofoot (2010-2018), devenu conseiller du ministre des sports. Mais, rien de constructif n’est sorti de cette entrevue. Le ministre des sports aurait souhaité que Jean-Guy Blaise Mayolas démissionne, pour ouvrir la voie à un changement du Comité exécutif.
Mais en réalité, cette solution, qui n’a pas été évoquée mais que certains avancent, ne changerait rien du tout, puisqu’en cas de démission du président de la Fécofoot, son premier vice-président prendra les rênes de la fédération avec le même Comité exécutif, jusqu’à la fin du mandat, conformément au règlement intérieur. Il n’y aura pas instauration d’une commission de normalisation comme certains le prétendent. La seule solution à l’amiable passe par le retrait de la Commission ad hoc du siège de la Fécofoot, puisque cette instance n’est reconnue par personne (ni par la Caf ni par la Fifa), en dehors du Ministère des sports qui le soutient. Reste à savoir pendant combien de temps les dirigeants de la Caf vont retarder la décision du Conseil de la Fifa de sanctionner le Congo. En plus, est attendu aussi le verdict du Tas (Tribunal arbitral du sport) qui est en plein examen de l’affaire de la Fécofoot, à la suite d’une saisine du Comité exécutif.
Jean-Clotaire DIATOU