Crise au sein de la Fécofoot
Une réunion de la dernière chance à Brazzaville, avec la Fifa et le Caf,
a accouché d’une souris
A l’invitation du ministre des sports, Hugues Ngouélondélé, dans un courrier daté du 14 octobre 2024 et adressé au secrétaire général de la Caf (Confédération africaine de football), Véron Mosengo-Omba, une réunion s’est tenue le vendredi 29 novembre 2024, au Ministère des sports, à Brazzaville. Cette réunion a regroupé les deux délégués de la Caf et de la Fifa et la Fécofoot devant le ministre Ngouélondélé. Apparemment, elle n’a débouché sur rien et le statut quo continue de prévaloir, comme l’a indiqué le représentant de la Fifa, l’ancien international suisse d’origine cap-verdienne, Tavares Fernandez Gelson Da-Conceiçao, au sortir de cette rencontre.
Dans sa lettre du 14 octobre 2024 au secrétaire général de la Caf, le ministre Ngouélondélé l’informait de la crise au sein de la Fécofoot (Fédération congolaise de football), en expliquant que l’assemblée générale extraordinaire du 25 septembre 2024, ayant révoqué le Comex (Comité exécutif) dirigé par Jean Guy Blaise Matolas, s’est tenue en toute régularité et que ses décisions étaient avalisées par la justice. Ce faisant, il invitait la Fifa et la Caf à effectuer le déplacement de Brazzaville, dans les jours qui suivent, pour s’assurer que la transition entre le Comité exécutif «révoqué» et la Commission ad hoc mise en place et dirigée par William Bouaka, se déroule conformément aux statuts de la Fécofoot.
Comme on le sait, la Fifa et la Caf n’ont jamais reconnu la Commission ad hoc comme instance dirigeante de la Fécofoot. Les membres de cette commission se sont installés au siège de la Fécofoot avec l’aide de la justice congolaise, mais la Fifa leur avait donné un ultimatum de huit jours, pour libérer ce siège, menaçant le Congo de sanction si sa décision n’est pas respectée. Par ailleurs, le Comité exécutif a porté l’affaire au T.a.s (Tribunal arbitral sportif) et jusqu’à présent, elle est en examen.
La réunion de la dernière chance, qui consistait apparemment à faire valider la commission ad hoc auprès de la Fifa et de la Caf, a accouché d’une souris, peut-on dire. «Une chose est sûre, c’est que la situation inquiète grandement la Fifa et qu’elle n’est pas belle pour la jeunesse, pour le développement. Qu’est-ce que je peux vous dire de plus si ce n’est que ça ne nous convient pas», a confié Tavares Fernandez Gelson Da-Conceiçao, au sortir de cette réunion.
De retour à Paris, rapport sera fait et le Conseil de la Fifa prendra la décision, a-t-il précisé. Pour ceux qui doutaient encore que l’histoire de la Commission ad hoc est une aventure qui a conduit le football congolais dans l’impasse, ils peuvent s’en convaincre: le représentant de la Fifa s’est agacé de la situation de crise qui affecte le football congolais. Il aurait souhaité venir à Brazzaville assister à un match, dans un stade plein, a-t-il estimé. Avec les querelles de personnes entretenues sur la gestion du football congolais, ça ne sera plus le cas.
Le spectre de la sanction plane toujours sur la tête des Congolais, tant qu’il n’y aura pas marche arrière sur les décisions prises par la fameuse assemblée générale extraordinaire du 25 septembre et qui ont été appliquées grâce à l’appui du gouvernement et le recours à la justice congolaise. Ce que la Fifa et la Caf n’apprécient pas. Dommage pour la jeunesse congolaise, qui aime le football comme sport-roi!
Jean-Clotaire DIATOU