Dans un contexte de tension sur l’approvisionnement en carburant du pays, on peut constater avec regret l’émergence de comportements préjudiciables à l’intérêt collectif. Outre le phénomène dit Kadhafi, qui consiste à stocker illégalement du carburant en grande quantité, avec la complicité des pompistes, pour l’écouler ensuite à des prix spéculatifs, il y a aussi une pratique d’engorgement des stations-services par les chauffeurs de taxi qui n’achètent que de petites quantités qui les obligent à revenir très vite dans les stations-services, provoquant ainsi de longues files d’attente. Pendant que les autorités nationales s’arrangent à assurer l’approvisionnement du pays en carburant, il y a lieu de combattre ces phénomènes qui perpétuent la crise, pour un retour tant souhaité par tous, à une situation normale dans ce domaine.
Pour combattre le phénomène Kadhafi, le gouvernement, après concertation avec les partenaires de la chaîne de distribution des produits pétroliers raffinés, a pris la décision d’interdire la vente du carburant dans des récipients (bidons, tonneaux, etc). Une autorisation préalable est délivrée aux personnes (entreprises, sociétés) ayant besoin d’être servies dans des récipients.
Reste que pour désengorger les stations-services, il faut lutter aussi contre le phénomène des chauffeurs de taxi qui ne s’approvisionnent qu’en petites quantités, prolongeant inutilement leur présence dans les files d’attente et contribuant ainsi à l’engorgement des stations-service. À l’inverse, les particuliers remplissent entièrement leur réservoir, ce qui leur permet de réduire leur fréquence d’approvisionnement et de fluidifier ainsi le trafic dans les stations.
Il est donc souhaitable que les propriétaires de taxi donnent les moyens à leurs chauffeurs, pour qu’ils aient l’habitude de s’approvisionner en grande quantité: si ce n’est le plein, du moins la moitié du réservoir. Après, il leur suffit de gérer parcimonieusement leur stock de carburant dans le réservoir. Ce qui leur permettrait de ne pas multiplier les tours dans les stations-service. Il est superflu de voir un chauffeur de taxi qui a passé trois heures, quatre ou six heures dans une file d’attente, ne payer du carburant que pour 3 ou 5 mille francs. Très vite, celui-là va revenir à la station-service, après quelques courses. Ce qui a comme effet de provoquer l’engorgement des stations-service.
Ainsi, depuis le vendredi 7 février dernier, la vente de carburant dans les stations-service a retrouvé un niveau normal. Déjà complexe, la crise de carburant ne doit pas faire émerger des comportements qui compromettent les efforts substantiels de la S.n.p.c, pour assurer un approvisionnement régulier du marché. Il est regrettable que, pendant que cette société redouble d’efforts, pour répondre à la demande nationale, certains marketeurs (sociétés de distribution de produits pétroliers raffinés) adoptent une posture attentiste, privilégiant leurs marges bénéficiaires, plutôt que de jouer pleinement leur rôle dans la distribution.
Rappelons que le marché des hydrocarbures a été libéralisé dans notre pays. Ce qui signifie que la S.n.p.c ne devrait pas être la seule à supporter la charge de l’approvisionnement national. Il est impératif que tous les acteurs concernés assument leurs responsabilités, afin de garantir une distribution équitable et durable du carburant. Dans un contexte de rareté, la discipline et la solidarité de tous sont essentielles pour atténuer les tensions et assurer une distribution fluide du carburant.

Urbain NZABANI

Oh bonjour
Ravi de vous retrouver.

Inscrivez-vous pour recevoir du contenu génial dans votre boîte de réception.

Nous ne spammons pas !

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici