Morte en mars 1844, alors que sa date de naissance n’est pas connue, Carlota Lukumi était une esclave cubaine d’origine africaine, issue de l’ethnie yoruba présente en Afrique de l’Ouest. Elle est connue pour avoir été, en 1843-1844, l’année du fouet, l’une des cheffes de la rébellion d’esclaves dans la plantation Triunvirato de la Province de Matanzas, à Cuba.
Carlota Lukumi fut enlevée, avec plus de dix millions d’Africains, pour être emmenée à Cuba où elle fut vendue comme esclave servant dans des plantations de sucre et de coton, à Matanzas, une province cubaine. On lui attribua un nouveau nom, Carlota, et son nom d’origine fut perdu.
Dans les plantations, les esclaves étaient astreints à des travaux inhumains, par les colons espagnols, avec des conditions de vie très pénibles. Persuadée que le meilleur moyen de mettre fin à ce système était de renverser leurs maîtres, Carlota forma un triumvirat avec deux autres esclaves d’origine africaine: Ferminina et Evaristo. Le 5 novembre 1843, elle dirigea une révolte dans la sucrerie de Triunvirato, à Matanzas. Celle-ci fait partie d’une série de soulèvements dans les plantations d’esclaves. Ils sont connus sous le nom de «La Escalera». La rébellion du Triunvirato se caractérisa par une violence massive contre les surveillants blancs et les propriétaires de plantations.
Carlota est morte comme martyre de la lutte pour la liberté, dans cette révolte. Sa figure a été une inspiration lors de la révolution socialiste cubaine de 1959. Plusieurs faits inspirants auraient peut-être conduit à «la révolte du Triunvirato» et de «La Escalera» en général, notamment une vague de rébellions d’esclaves à Cuba occasionnées entre 1830 et 1840, par des conditions impériales et économiques changeantes, l’impact du mouvement indépendantiste haïtien et l’abolition de l’esclavage sur cette île.
A Cuba, plusieurs projets ont été menés et réalisés en mémoire de Carlota. C’est le cas de «l’Opération Carlota», menée par l’armée cubaine en Angola et la route de l’esclavage de l’Unesco. En 1991, un mémorial a été érigé dans la plantation de Triunvirato, lieu où s’est tenue le soulèvement. Celui-ci constitue un héritage culturel pour la société cubaine.
Céleste Exaucé
SINDOUSSOULOU