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Des jeunes médecins réclamant l’intégration, dispersés à coups de matraques

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Les jeunes médecins pendant leur manifestation
Ministère de l’enseignement supérieur et de la rechercher scientifique

Des jeunes médecins réclamant l’intégration, dispersés à coups de matraques

Voilà 17 mois qu’ils attendent leur intégration à la Fonction publique. Un groupe d’une quarantaine de médecins formés à Cuba et rentrés au pays a voulu faire entendre la voix, jeudi 18 janvier 2024, en manifestant devant le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, à Brazzaville, pour réclamer leurs arriérés de bourse. En blouse blanche, comme pour exhiber la profession qu’ils exercent, ils ont tenu un mouvement de protestation pacifique. Malheureusement, la gendarmerie est intervenue et les a dispersés à coups de matraque, faisant des blessés légers.

Comme début de l’année de la jeunesse, on ne pouvait pas voir mieux comme paradoxe infligé aux jeunes en quête d’emplois. Parce qu’ils réclament leur intégration dans la Fonction publique, ils sont dispersés à coups de matraque, alors qu’ils n’ont pas porté atteinte à l’ordre public. L’histoire des centaines de médecins congolais formés à Cuba et revenus au pays en deux vagues continue de jaillir de temps à autre, dans l’actualité nationale. On s’y perd un peu, car l’on pensait que ces jeunes médecins ont tous été intégrés dans la Fonction publique. C’est très curieux de voir qu’il y en a qui attendent encore, depuis 17 mois, d’être recrutés. Que s’est-il passé?
De source du Ministère de la santé et de la population, 620 médecins et 67 techniciens supérieurs congolais, formés à Cuba, sont revenus au pays en deux vagues successives, depuis le 11 septembre 2020. 256 médecins et 20 techniciens de la première vague ont eu des arrêtés d’intégration. Ils ont passé les stages de consolidation de compétences dans les hôpitaux de Brazzaville et de Pointe-Noire.
En octobre 2021, les dossiers de 370 médecins formés à Cuba et revenus dans la deuxième vague ont commencé à être traités. 107 médecins de cet effectif ont été affectés dans les services de police. Les 263 restants ont été mis à la disposition du Ministère de la santé et de la population. Conséquence, pendant que certains sont payés, d’autres attendent encore leur intégration, alors qu’ils sont maintenant tous ensemble au pays. Probablement, ce groupe est toujours dans l’attente de l’intégration. D’où la manifestation du jeudi 18 janvier devant le Ministère de l’enseignement supérieur.
«On manifestait, de façon à ne pas casser, ne pas troubler l’ordre public. Mais, les gendarmes sont venus. Après, on ne sait pas ce qui s’est passé, ils ont commencé à agresser même les filles et tout. J’ai voulu protéger une de nos collègues, après j’ai reçu une matraque sur la tête. Je ne sais pas si c’est ce à quoi nous devons être assujettis, nous les médecins. Je ne sais pas pourquoi on paye arbitrairement certains, pourquoi aujourd’hui ça fait 17 mois que nous ne sommes pas intégrés. Je ne sais pas s’il faudrait qu’on abandonne la médecine, je ne sais pas qu’est-ce qu’on doit faire en vrai. Parce qu’aujourd’hui, c’est vraiment un désastre, nous sommes déçus, en tant que professionnels, en tant que médecins d’avoir reçu un tel traitement, alors que nous n’avons porté ni main à des biens ni aux agents des forces de l’ordre. C’est inexplicable quand même», a confié à la chaîne de télévision privée en ligne, Tsieleka, un jeune médecin ayant été reçu au C.h.u pour blessure et qui a l’air un peu perdu devant ce qui s’est passé.
Les cérémonies en grandes pompes organisées à l’occasion du retour des médecins congolais formés à Cuba n’étaient-elles que l’arbre qui cache la forêt de la politique de deux poids deux mesures dont ces jeunes médecins sont victimes? Du côté du gouvernement, on n’a pas enregistré de réaction à la suite de cet incident. L’année de la jeunesse devrait sans doute être soutenue par une politique du parler vrai aux jeunes.
Jean-Clotaire DIATOU

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