Décès de Claude Emmanuel Eta-Onka, officier général, sportif et homme de lettres
Le général de brigade Claude Emmanuel Eta-Onka est décédé mercredi 25 décembre 2024, à l’Hôpital central des armées Pierre Mobengo, à Brazzaville, des suites d’une longue maladie, à l’âge de 78 ans révolus. Officier général retraité des Fac (Forces armées congolaises), il a été international congolais de basket et de handball, ancien chef d’Etat-major général des Fac (Forces armées congolaises), ancien ministre et homme de lettres.
Ressortissant du Département des Plateaux, Claude Emmanuel Eta-Onka est né le 23 mars 1946, au village Akana, dans le District de Lékana. Il a fait ses études secondaires à l’Ecole militaire préparatoire général Le Clerc, de 1959 à 1963, Promotion Mourzouk. Puis, tout en étant officier, il entame une carrière sportive, en devenant international congolais de basket-ball, de 1963 à 1968. Deux ans plus tard, il part en France, à l’Ecole spéciale militaire Saint-Cyr Coëtquidan d’où il sort sous-lieutenant de la Promotion général De Gaulle (1970-1972), avec Jean-Marie Michel Mokoko, François Bozizé (Centrafrique) et Thomas Sankara (Burkina Faso).
Claude Emmanuel Eta-Onka, dans sa jeunesseClaude Emmanuel Eta-Onka, l’homme de lettres
De retour à Brazzaville, il poursuit jusqu’en 1981, sa carrière sportive de handballeur, qu’il avait entamée depuis 1966, alors qu’il était encore basketteur. De 1977 à 1979, il est commandant de l’École militaire préparatoire des cadets de la révolution, qui a repris son ancien nom d’Ecole militaire préparatoire général Leclerc.
Plus de dix ans après, il va diriger la Fécohand (Fédération congolaise de handball) de 1992 à 1996. C’est au cours de cette période aussi, après l’arrivée du Président Pascal Lissouba au pouvoir (1992-1997), que sa carrière militaire connaît une grande ascension. Il est fait général de brigade et nommé chef d’Etat-major général des Fac, fonction qu’il exerce de 1993 à 1995. Il est, ensuite, propulsé au gouvernement comme ministre des sports, chargé de l’instruction civique (1995-1996). Après ce passage éclair au gouvernement, il devra se contenter du poste de secrétaire général à la défense nationale près le Premier ministre. La guerre de juin-octobre 1997, qui met un terme au régime du Président Pascal Lissouba, le place dans le camp des autorités déchues.
Se retrouvant sans fonction dans le nouveau régime en place, sous le Président Denis Sassou-Nguesso, il consacre alors son temps à la lecture et à l’écriture, en reprenant sa carrière littéraire qu’il avait démarrée en 1991, avec la publication du recueil de poèmes «Insomnies». Il enchaîne dans la poésie avec le recueil de poèmes «Second souffle», puis un recueil de nouvelles, «Les tandaliennes», publiés en 1999.
Quelques années après, un autre recueil de poèmes, intitulé «Petite fleur», est publié. «Cette autre famille» est son premier roman publié en mai 2013; «Souvenirs d’enfants de troupe», une autobiographie, sort en avril 2015; s’ensuit «Saint-Cyr Coëtquidan, les bovidés de la «2-3», un récit publié en septembre 2018. Les trois derniers ouvrages sont publiés par les Editions La Bruyère.
Poète, nouvelliste et essayiste, le général Eta-Onka était président de la Fédération des gens de lettres au sein de l’Uneac (Union nationale des écrivains et artistes congolais). Père de famille, il avait bien intériorisé la devise de la prestigieuse Ecole spéciale militaire Saint-Cyr, «S’élever par l’effort», qui forge l’esprit des officiers sortis de cette école. Ceux qui l’ont côtoyé reconnaissent que c’était un homme sans histoire. Paix à son âme!