Actualité nationale

Décès de l’ancien ministre et ancien député
du M.c.d.d.i, Bernard Tchibambéléla

L’actualité nationale s’est accélérée cette semaine, avec le décès, à son domicile de Bacongo, à Brazzaville, dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 mai 2025, de l’ancien ministre et ancien député du M.c.d.d.i (Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral), Bernard Tchibambéléla, à l’âge de 79 ans. Pendant ce temps, les décrets portant nomination des sous-préfets, des secrétaires généraux de districts et celui portant nomination des membres du Conseil consultatif de la femme ont été publiés, alors que le Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, s’envole pour Paris, en France, le soir du mercredi 21 mai, pour une visite de travail. Le Premier ministre chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, a regagné Brazzaville, la capitale, reprenant ainsi son service dès le mercredi 21 mai, après l’intérim de quelques jours assurés par le ministre d’Etat Alphonse Claude N’Silou.

Il était bardé de diplômes, Bernard Tchibambéléla: docteur en agroéconomie; docteur en droit rural; ingénieur agronome, maître assistant de deuxième échelon à l’Université Marien Ngouabi. C’était un grand intellectuel congolais qui a été cadre de banque en France, pays dont il avait la nationalité, puis au Congo où il a dirigé, de 1982 à 1989, la banque Crédit rural du Congo, créée par l’Etat sous Sassou 1, dont il deviendra conseiller économique, de 1989 à 1991, année où se tient la Conférence nationale souveraine, qui met fin au régime de parti unique du P.c.t (Parti congolais du travail). Bernard Tchibambéléla en était membre, avant de se rapprocher de Bernard Bakana Kolélas, le fondateur du M.c.d.d.i, dont il deviendra un des fidèles accompagnateurs.
Ainsi, grâce au M.c.d.d.i dont il est une des grandes figures, Bernard Tchibambéléla se fait élire député de la deuxième circonscription de Goma-Tsétsé, dans le Département du Pool. A la création de l’Alliance U.r.d-P.c.t qui renverse la majorité parlementaire à l’Assemblée nationale, Bernard Tchibambéléla est élu comme vice-président de l’Assemblée nationale, alors qu’André Mouélé (P.c.t) est élu président. Mais, cette législature ne met que quelques jours, puisqu’elle est dissoute par le Président Pascal Lissouba, en réaction à la motion de censure votée contre le gouvernement Bongo-Nouarra.
L’ancien député et ancien ministre, Bernard Tchibambéléla
Après les nouvelles élections législatives de 1993, Bernard Tchibambéléla retrouve son siège de Goma-Tsétsé mais l’opposition formée par l’Alliance U.r.d-P.c.t a perdu la majorité parlementaire à l’Assemblée nationale et conteste les résultats des législatives, créant une crise politique qui va plonger le pays dans l’incertitude, jusqu’à l’éclatement de la guerre de juin-octobre 1997, à l’issue de laquelle les forces soutenant le Président Denis Sassou-Nguesso réussissent à chasser le Président Pascal Lissouba du Congo, après la défaite militaire des forces qui le soutenaient. Etant devenu son allié de dernière circonstance, Bernard Kolélas, qui était nommé Premier ministre par le Président Lissouba, pour tenter de mettre fin à la guerre, prend le chemin de l’exil, Bernard Tchimbaléléla y compris.
Le 9 octobre 2005, Bernard Kolélas atterrit à Brazzaville, de retour d’exil, par le régulier d’Air France, à la suite du décès de son épouse. Bernard Tchibambéléla fait partie des figures de son parti qui l’accompagnent. Grâce à la réconciliation avec son ancien allié de l’opposition, désormais au pouvoir, il reprend sa vie politique, après avoir renouvelé son alliance avec le P.c.t. Aux législatives de 2007, le M.c.d.d.i présente ses candidats. Bernard Tchibambéléla est élu député, cette fois-ci à Mbanza-Ndounga, toujours dans le Pool, où il est réélu en 2012 et reconduit en 2017, en raison de l’insécurité créée par les ninjas, ne permettant pas la tenue du scrutin. Il décroche même le poste de deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, pendant la législature de 2007. Il sera le fondateur, en septembre 2007, de l’Association des parlementaires du Pool, qui soutiendra la candidature du Président Denis Sassou-Nguesso à l’élection présidentielle de juillet 2009.
En septembre 2012, il est nommé au gouvernement, comme ministre de la pêche et de l’aquaculture. Quelques temps après, le président du M.c.d.d.i, Euloge Landry Kolélas, fait de lui secrétaire général du parti. En mai 2016, il est remercié du gouvernement, dans ce qui sera appelé le remaniement de la rupture, tout comme les grandes figures comme Rodolphe Adada, Florent Ntsiba, Aimé Emmanuel Yoka et Isidore Mvouba. Après huit ans de traversée de désert, Bernard Tchibambéléla a été nommé, en octobre 2024, à la Cour des comptes et de discipline budgétaire.
L’histoire retiendra qu’il était aussi écrivain, ayant publié en 2009, un ouvrage à caractère économique, «Le Commerce mondial de la faim: stratégie de rupture positive au Congo-Brazzaville», chez L’Harmattan, et deux romans, «Sur les ailes du temps. Itinéraire d’une enfance africaine» et «La bouche de la lettre», en 2018. Marié, père de quatre enfants dont le premier décédé l’année dernière au Brésil et inhumé à Brazzaville, il était veuf depuis 2007. Sa disparition inopinée est un grand deuil pour son parti, le M.c.d.d.i, sa famille politique, la majorité présidentielle et au-delà la classe politique nationale dont il était parmi les grandes figures et aussi pour le Groupe WhatsApp des habitants de Bacongo dans lequel il était très engagé, en rappelant des pans entiers de l’histoire du deuxième arrondissement de la capitale Brazzaville.
Urbain NZABANI

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