Le message sur l’état de la Nation prononcé par le Président de la République devant le parlement réuni en congrès, jeudi 28 novembre 2024, sera encore d’actualité pendant longtemps, tant il est vrai que plusieurs aspects de ce message inspirent des commentaires. Cette fois-ci, il y a lieu de s’interroger sur l’optimisme affiché par le Président de la République, face à la situation sociale difficile de ses compatriotes, disons-le comme ça, au lieu de parler de crise économique et financière. Non seulement la situation sociale demeure difficile pour de nombreux Congolais, surtout dans le monde du travail, mais encore les signaux qui viennent des gouvernants, dans leur vie familiale, sont parfois méprisant pour les populations.

A l’ère des réseaux sociaux, ces moyens de communication populaire, basés sur Internet, tout est sur la place publique. Même la vie privée! Et les gens peuvent suivre la vie dorée des familles régnantes. On est très loin de la crise dont les Congolais, dans leur écrasante majorité, se plaignent.
La crise économique que connaît le pays se manifeste, dans le monde du travail, par des mouvements sociaux revendicatifs de salaires, surtout dans les administrations publiques. Les mouvements de grève dans les administrations (enseignement, santé, mairies, sociétés publiques…) sont légion. Et même si l’on parle du paiement d’un ou deux mois de salaire, puisque le temps passe, on se retrouve comme à la case-départ, c’est-à-dire en train d’attendre le prochain salaire.
Le secteur privé n’est pas non plus épargné. Le secteur tertiaire (commerce, transport, services administratifs, services informatiques, service aux particuliers, hôtellerie, restauration, tourisme, presse, etc), est très touché. Les activités tournent au ralenti et sont même en berne. Partout, les mêmes complaintes: l’argent ne tourne pas; l’activité est en baisse; les agents ne sont pas payés ou en tout cas pas régulièrement. Bref, c’est la morosité socio-économique généralisée. Entreprendre une activité génératrice de revenus devient comme impossible dans le pays. Le grand secteur grandement employeur de main d’œuvre, l’immobilier, est fortement en baisse. Les grands chantiers sont rares dans la ville. Averda a fermé et les ordures ménagères traînent dorénavant dans les rues. Elles ne sont enlevées que grâce à des opérations spécifiques incluant l’armée, par exemple.
C’est dans ce contexte de morosité sociale, aggravé par les pénuries d’électricité, d’eau courante et de carburant, particulièrement à Brazzaville, que le message présidentiel est tombé. Le Président Denis Sassou-Nguesso l’a conclu avec un optimisme à toute épreuve, s’adressant à son peuple. «Je sublime ton courage et ta détermination à affronter l’épreuve, pour aller vers le mieux-être. Je t’invite à t’élever toujours par le travail, l’effort persévérant et à avoir confiance en ton avenir. Peu-à-peu, la météo s’améliore, mettant ainsi en évidence les éclaircis favorisant le passage des rayons salvateurs du soleil de l’espoir et de l’espérance», a-t-il déclaré.
Ses compatriotes se sont-ils appropriés de ce message? Est-ce le paiement de quelques mois de pensions chez les retraités de la C.r.f (Caisse de retraite des fonctionnaires), et des salaires chez les agents du C.h.u (Centre hospitalier universitaire) et de l’Université Marien Ngouabi qui prouve l’amélioration de la météo? Cela deviendrait le cas si l’Etat reprend le paiement régulier des salaires et des pensions, à échéance échue, partout, chez les fonctionnaires comme dans les institutions et structures à budget de transfert. Ce qu’on ne constate pas encore.
Pour l’instant, les gens se retrouvent en difficulté dans la vie courante, à cause du manque d’argent et des problèmes sociaux qui s’accumulent dont les maladies et les décès. La précarité sociale gagne du terrain et de plus en plus de Congolais misent sur les demandes sociales auprès des connaissances (généralement des autorités), pour tenter de s’en sortir. Et ils n’ont pas tort au regard de certains événements festifs qui tranchent avec la crise économique en cours. Ce qui donne à certains de dire que la crise ne concerne pas tous les Congolais. L’absence de grandes mesures de nature à relancer l’activité économique nationale, à l’exemple du plan de résilience mis en place début 2022, confine au pessimisme. Mais, voyons voir, c’est le Chef de l’Etat qui a parlé, il a plusieurs cordes à son arc et donc, il en sait quelque chose, la météo va sans doute s’améliorer.

Jean-Claude DIATOU

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