Département de la Sangha

L’O.c.d.h dénonce un pillage à huis clos, dans l’exploitation minière

Sous la houlette de son directeur exécutif Franck Chardin Aubin Tchibinda, l’O.c.d.h (Observatoire congolais des droits de l’homme), a organisé, lundi 21 août 2023, à Brazzaville, une conférence de presse à travers laquelle il a rendu public un rapport de situation sur l’exploitation minière dans le Département de la Sangha. Il en ressort que l’exploitation minière dans ce département est un «pillage à huis-clos, au mépris des droits humains et de l’environnement».

Dans son mot liminaire, Franck Chardin Aubin Tchibinda a tout d’abord situé la presse sur le territoire où se déroule l’exploitation minière en question. Il s’agit du «Département de la Sangha, dans le Nord-Ouest du Congo-Brazzaville, qui regorge d’une richesse naturelle inestimable avec le District de Souanké comme épicentre», a-t-il dit. Le directeur exécutif de l’O.c.d.h estime que «ce territoire présente une dualité saisissante: d’un côté, un sous-sol gorgé de minerais d’or et de fer et de l’autre, un écosystème forestier vital pour la planète».
Franck Chardin Aubin Tchibinda, directeur exécutif de l’O.c.d.h.
L’O.c.d.h a fini par découvrir que «cette région est en proie à un pillage systématique orchestré par des entreprises minières. Cette situation préoccupante résulte d’une faille de gouvernance flagrante au sein de l’Etat congolais, défaillant dans ses missions régulatrices et de contrôle, laissant le champ libre aux exploitants, notamment chinois et ouest-africains, pour mener une exploitation sans scrupule, au mépris des normes environnementales et du bien-être des communautés locales et des autochtones de Souanké».
Dans sa communication, Franck Chardin Aubin Tchibinda a insisté sur le fait que la toile de fond de ce pillage environnemental et social réside en partie dans une faillite de l’Etat congolais. Les institutions compétentes, chargées de veiller à la régulation, à l’organisation, au contrôle et même à la répression des activités minières illégales semblent avoir abdiqué de leurs responsabilités. Les conséquences qui en découlent sont: forêts dévastées; écosystèmes perturbés. Les populations autochtones, autrefois en harmonie avec leur environnement, subissent, aujourd’hui, les dommages collatéraux de cette anarchie minière.
Pour l’O.c.d.h, le pire dans tout cela est que ce pillage favorise principalement les entreprises chinoises et ouest-africaines, des acteurs qui, pour maximiser leur profit à court terme, ignorent ostensiblement les normes réglementaires en vigueur. Les vastes étendus de forêts nécessaires à la stabilité écologique de la région et à la subsistance des communautés locales, sont sacrifiées au nom de la cupidité et du profit immédiat. Les populations riveraines et les autochtones de Souanké sont laissées en marge de ce processus décisionnel, sans moyens effectifs pour faire valoir leurs droits légitimes.
L’O.c.d.h estime que cette situation nécessite des mesures ou des initiatives correctives de la part de toutes les parties prenantes, notamment le gouvernement, les leaders communautaires locaux conjointement avec les organisations de la société civile, les sociétés d’exploitation minière, la communauté internationale à travers les partenaires techniques et financiers.
A l’issue de son enquête, l’O.c.d.h recommande au gouvernement de rendre public sur un site Web dédié aux permis d’exploitation accordés aux sociétés minières, d’organiser, par le truchement des directions départementales respectives des mines, de l’environnement et du développement rural, les missions périodiques d’itinérance, de contrôle, de suivi, de redressement et de répression des violations des normes légales en matière de protection de l’environnement, de  former les magistrats et autres auxiliaires de justice sur le droit de l’environnement, le droit minier et sur la justice réparatrice en matière d’environnement, d’obliger les sociétés d’exploitation minière à approvisionner un compte séquestre auprès de la B.e.a.c (Banque des Etats d’Afrique centrale), en fonction des dégâts prévisibles et de la remise en l’état des lieux avant toute exploitation, conformément à la superficie du permis minier, etc.
Joseph MWISSI NKIENI

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