L’incident du mercredi 19 octobre 2022 sur la route lourde Brazzaville/Pointe-Noire, au cours duquel deux véhicules de l’Agence de régulation de l’aval pétrolier avaient subi des tirs d’armes de guerre, vers le rond-point de Mayama, dans le Département du Pool, avait donné lieu à plusieurs commentaires. Même si les pouvoirs publics n’ont pas communiqué sur cet incident et ses conséquences, c’est plutôt vers un acte de banditisme armé qu’il faut finalement, se pencher.
Trois à quatre inconnus avaient ouvert le feu sur ces deux véhicules, probablement dans l’intention de les stopper dans le but d’un braquage. Mais, les deux automobilistes avaient plutôt foncé, jusqu’au péage de Yé, dans le District d’Igné. Les occupants avaient de la chance, puisqu’aucune victime n’était enregistrée. Seulement des dégâts matériels (vitres brisées, impacts de balles sur les véhicules). Après cet incident, le trafic automobile, de plus en plus dense sur cette route goudronnée, avait été interrompu. Il était rétabli le lendemain jeudi 20 octobre, à partir de l’après-midi. Depuis, tout est calme.
Cependant, un autre incident qui s’y est produit, deux à trois jours après, témoigne de la précarité de la situation sécuritaire dans ce département. Non loin de là, en effet, au village de Mounkala, toujours dans le District de Mayama, le pasteur Ntumi y construit une grande église, au bord de la route goudronnée. Ses fidèles et partisans nsiloulou sont très présents dans cette zone. Un ex-combattant ninja a poignardé son collègue, dans la même zone, le blessant grièvement au ventre. Il l’accusait d’être à l’origine de la mort de son frère. L’incident a failli faire tâche d’huile au niveau des ex-combattants, les uns voulant venger leur ami, les autres défendant l’auteur du fait. Le pasteur Ntumi avait dû dépêcher son véhicule, pour conduire le blessé à l’hôpital de Kinkala et calmer la situation, en interpellant l’auteur.
Il est vrai que la criminalité se manifeste un peu partout, surtout avec le phénomène des bébés noirs à Brazzaville et Pointe-Noire. Mais, dans le Pool, la situation restée pendante des ex-combattants est une grande menace à la paix. La réinsertion n’a pas encore eu l’impact attendu. C’est dire que même si le calme règne, la présence des gens en armes, militaires ou ex-combattants, prouve qu’on n’est pas encore dans une situation de paix véritable. Malgré tout, la vie suit son cours normal, quoique la peur au ventre parfois.
Urbain NZABANI