Une rencontre toute particulière a eu lieu jeudi 6 octobre 2022 à l’Ambassade du Congo à Paris (France) entre le secrétaire général du C.n.s (Conseil national de sécurité), le vice-amiral Jean-Dominique Okemba, conseiller spécial du Président de la République, avec rang de ministre, assisté du général Philippe Obara, directeur général de la C.i.d (Centrale d’intelligence et de la documentation) (ex-D.g.s.t), et les activistes appelés combattants, pour la plupart ressortissants du Pool et vivant en France. A l’issue de cette rencontre dont les négociations auraient duré plusieurs heures, les combattants, par la voix de Rostand Bakoua, ont exprimé leur «bonne volonté à œuvrer ensemble pour la restauration de notre unité nationale».

Comme beaucoup de gouvernements en Afrique, celui du Congo est confronté à une opposition d’une nouvelle nature au sein de la diaspora congolaise dans les pays occidentaux. Les «résistants», les «indignés» et aujourd’hui les «combattants» mènent, à travers les réseaux sociaux dont ils sont les activistes virulents, une «guerre de la communication» où tous les coups sont permis, dans le but d’empêcher ceux qui dirigent de dormir sur leurs deux oreilles. Pour les ressortissants du Pool, la cause de leur département est devenue un leitmotiv.

Photo de famille des combattants de la diaspora congolaise autour du vice-amiral KJean-Dominique Okemba.
Photo de famille des combattants de la diaspora congolaise autour du vice-amiral KJean-Dominique Okemba.

Sur la durée, cet activisme d’une violence verbale inouïe a fini par avoir un impact sur l’opinion nationale. Au lieu d’être au service du développement, par la promotion de la transparence, du dialogue, du débat démocratique, de la transmission des connaissances et de l’information, les réseaux sociaux sont devenus des instruments de transport du discours de haine et de destruction tous azimuts. Cela a fini par créer un épiphénomène politique devant lequel l’indifférence des dirigeants nationaux ne peut plus persister.
En dépêchant son sécuritaire principal à Paris, flanqué du patron du service d’intelligence, le Président Denis Sassou-Nguesso semble avoir décidé de prendre le taureau par les cornes. Ce n’est pas la première rencontre du genre. Il y a eu déjà beaucoup d’initiatives dans le passé, mais souvent individuelles, des personnalités du pouvoir (ministres, parlementaires, dirigeants politiques, conseillers du Chef de l’Etat, directeurs généraux…) qui approchent les milieux de la diaspora. Mais, c’est la première rencontre rendue officielle et présentée comme étant à l’initiative du Président de la République.
D’après certaines indiscrétions, les combattants, qui seraient un peu plus d’une douzaine (Rostel Bakoua, Général Vadou, pasteur Israël Noumazalay, Filature, Bonal, etc) auraient parlé sans froid aux yeux mais dans le respect des autorités en face d’eux, dans un échange franc qui aurait duré près de cinq heures. C’était pour eux l’occasion de dégainer leurs revendications sociales et aussi politiques, puisqu’ils disent être marginalisés et qu’ils veulent prendre part à la marche du pays.
Le vice-amiral Okemba, qui leur a présenté les félicitations du Président de la République, pour leur «éveil de conscience» et leur «civisme», transmettra leurs doléances au Chef de l’Etat. La rencontre s’est conclue par la publication d’une déclaration des combattants. Une suite serait prévue à Brazzaville. On verra bien si l’initiative aura prospéré ou qu’elle se limitera à ceux qui se sont engagés à enterrer la hache de guerre et à fumer désormais le calumet de la paix avec le pouvoir.
Il y a, cependant, fort à faire avec ceux de la diaspora congolaise, inscrits dans le même registre et n’ayant pas pris part à cette rencontre. Ils ont adopté une attitude foncièrement critique et considèrent leurs «camarades de la résistance congolaise en France» comme des traitres, surtout qu’on évoque des intéressements juteux qu’ils auraient reçus. Guy Mafimba, Roland Nitou, Faye Monama, Grâce Loemba, Donal Imperator, Elie Moussompa, Gaby Otis, etc, n’étaient pas à cette rencontre et tirent à boulets rouges ceux qui étaient encore jusque-là leurs camarades de la résistance. Le torchon brûle maintenant entre les deux camps. Désormais, les missiles (audios et vidéos) partent de l’un et l’autre camp, pour l’un et l’autre camp!

Jean-Clotaire DIATOU

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