Lors de sa deuxième session de l’année 2023, tenue mercredi 5 juin 2023, sous la direction de Jean-Baptiste Ondaye, ministre de l’économie et des finances, dans les locaux de la Direction nationale de la B.e.a.c (Banque des Etats d’Afrique centrale), à Brazzaville, en présentiel et en virtuel, les membres du C.n.e.f (Comité national économique et financier) ont noté une évolution globalement satisfaisante de l’activité économique, en lien principalement avec la relance des investissements dans le secteur pétrolier, l’embellie dans l’industrie manufacturière et le payement régulier des salaires des agents de l’Etat et des pensions de retraite. L’activité économique devrait se consolider en 2023, avec un taux de croissance du P.i.b réel qui se situerait à 2,3%, contre 0,4% en 2022.
Mais, le tableau de l’économie congolaise n’est pas entièrement en rose. Examinant les différents modes de financement de l’économie nationale, le comité a noté une évolution mitigée au niveau de l’activité du système bancaire national. L’encourt des crédits bruts accordés à la clientèle a connu une contraction de 5,2% pour revenir à 1338,1 milliards de francs Cfa au 30 avril 2023 et en recul des créances en souffrance de 2,9% pour s’établir à 253,4 milliards de francs Cfa.
En revanche, sur le marché des titres publics de la Cemac, le Trésor public congolais est resté actif, pour avoir mobilisé des financements à hauteur de 612,9 milliards de francs Cfa en fin avril 2023, soit une hausse de 37,1% par rapport aux montants levés un an plus tôt. Cette évolution a porté l’encours des titres public congolais à 1857,2 milliards de francs Cfa. Ce qui représente 31% du total de la Cemac.
Sur le plan international, les membres du comité ont relevé la faiblesse de l’activité économique mondiale au premier trimestre 2023. Dans les perspectives de l’économie mondiale, publiées en avril 2023, le F.m.i (Fonds monétaire international) a revu à la baisse sa prévision de croissance mondiale en 2023 à 2,8% au lieu de 2,9% initialement prévue, contre 3,4% en 2022.
Au niveau sous régional, le comité a constaté un ralentissement des activités économiques, sous l’effet de la persistance des tensions inflationnistes et de la dégradation des termes de l’échange. Dans ce contexte, le taux de croissance du P.i.b de la zone est estimé à 1,8% au premier trimestre 2023, contre 2,9% à la même période de l’année antérieure. En 2023, la B.e.ac prévoit un taux de croissance de 2,4% contre 3% en 2022. Sur le plan national, l’inflation s’est élevée à 3,2% en fin mars 2023, après 1,3% une année plus tôt. En perspective, la pression sur les prix devrait maintenir le taux d’inflation au-dessus de la norme communautaire à 3,6%, contre 3% en 2022, en relation principalement avec l’inflation importée.
Le comité a aussi pris connaissance des conclusions du sommet pour un nouveau pacte financier mondial qui s’est tenu à Paris, en France, les 22 et 23 juin 2023, autour des trois principaux thèmes que sont la réforme des institutions de Bretton Woods et des banques multilatérales de développement, la mobilisation des capitaux privés, le financement pour le climat et les infrastructures vertes, et la réponse aux enjeux de la dette.
La session du comité a connu la participation de Ludovic Ngatsé, ministre du budget, des comptes publics et du portefeuille public, Marcel Ondélé, secrétaire général adjoint de la Cobac (Commission bancaire d’Afrique centrale), Serge Dino Daniel Gassackys, directeur national de la B.e.a.c, secrétaire général du Comité national économique et financier, en tant que rapporteur et par visioconférence de Michel Djombala, vice-gouverneur de la B.e.a.c, ainsi que de Mme Jacqueline Adiaba Nkembé, présidente de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale.
Martin BLOUATA-MALEKA