Au regard des enjeux liés à la lutte contre les changements climatiques et l’exploitation illégale des forêts, l’implication effective des communautés locales et des populations autochtones s’impose dans les différents processus de gouvernance forestière, climatique et foncière auxquels le pays s’est engagé. C’est à ce titre que les organisations de la société civile ont tenu un atelier de mise à jour de leur note de position sur la participation des communautés locales et des populations autochtones dans la mise en œuvre des processus comme l’A.p.v-Flegt, le Redd+, le Cafi, l’I.t.i.e et bien d’autres.
Dans une note de position adoptée en 2020, les organisations et les plateformes de la société civile s’étaient prononcées pour la prise en compte, de manière réelle, des communautés locales et des populations autochtones, dans les organes formels des processus de gouvernance en cours et même dans les mécanismes de concertation mis en place dans le cadre de ces processus liés à la gouvernance forestière, climatique et foncière.
C’est dans cet esprit que trois organisations, notamment l’O.c.d.h (Observatoire congolais des droits de l’homme), la R.d.p.h (Rencontre pour la paix et les droits de l’homme) et le F.g.d.h (Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme) ont organisé, mercredi 30 août 2023, dans la salle de conférence du Cercle d’appui à la gestion durable des forêts, dans la forêt de la patte d’Oie, à Brazzaville, un atelier visant à actualiser la note de position sur la participation des communautés locales et des populations autochtones dans la mise en œuvre des processus de gouvernance des ressources naturelles. C’était avec l’appui du Programme forêt, gouvernance, marché et climat, sous le financement du F.c.d.o (Foreign commonwealth and développent office).
Trois ans après l’adoption de la note de position, de nouveaux processus de gouvernance forestière, climatique et foncière se sont ajoutés. C’est pourquoi la mise à jour de la note de position était devenu nécessaire, en raison de l’évolution du contexte. Car, la motion de participation des communautés locales et des populations autochtones dans la gestion des ressources naturelles a pris une dimension classée comme droit de l’homme, avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et d’autres conventions en matière de protection de l’environnement. Elle constitue un droit effectif permettant aux communautés locales et aux populations autochtones de prendre part à la gestion des ressources naturelles et au processus décisionnel.
Selon Mme Nina Cynthia Kiyindou Yombo, chargée du programme ressources naturelles et droits des communautés forestières à l’O.c.d.h, «ces communautés sont des gardiens traditionnels qui gardent nos ressources naturelles et toute leur survie dépend de ces ressources».
Pour Christian Mounzéo, coordonnateur national de la R.d.p.h, «l’idée de base qu’il faut retenir, c’est que nous avons des ressources naturelles, en particulier les forêts. Ces forêts sont exploitées au mépris des communautés qui n’en tirent pas des dividendes. C’est essentiellement pour cela que nous avons pensé que ces communautés doivent être impliquées dans la gestion, sur la base des engagements du gouvernement».
«Il est question d’amplifier les recommandations faites lors de la première note publiée et malheureusement qui n’ont pas été suivies par les autorités compétentes, pour qu’on puisse prendre en ligne de compte, la participation des communautés et d’autres recommandations ont été encore formulées», a précisé pour sa part, Franck Chardin Aubin Tchibinda, directeur exécutif de l’O.c.d.h.
Martin
BALOUATA-MALEKA