Qu’est-ce que le développement sinon améliorer les conditions de vie des populations? Ce combat ne relève pas seulement de la responsabilité de l’Etat seul, mais aussi des forces vives de la Nation dont l’implication est encadrée, encouragée et soutenue par l’Etat. Depuis les années 90 est né, par exemple, le principe du partenariat public privé qui permet à l’Etat de créer un cadre d’implication des prestataires privés dans le financement et l’exploitation d’une structure publique, afin de produire un service public. Pour en faire la promotion et maximiser ses potentialités, il a été élevé, au Congo, au niveau gouvernemental.
Mais, pourquoi, par exemple, les questions d’adduction d’eau et d’électricité, devenues récurrentes dans nos villes, depuis les années 80, ne trouveraient pas de réponses adéquates dans le cadre des partenariats publics privés? Pourquoi dans des vieux quartiers, les premiers quartiers même de la ville de Brazzaville, comme Poto-Poto et Bacongo, ces questions continuent-elles de se poser avec acuité, 62 ans après l’indépendance? Délestages d’électricité, pénurie d’eau courante sont le lot quotidien des habitants de ces quartiers, comme de tous les citadins de nos villes. Est-ce normal de continuer à faire des promesses politiques là-dessus? N’est-ce pas qu’aujourd’hui on se préoccuperait de l’électrification des nouveaux quartiers et de l’arrière-pays?
Il est clair que l’inefficacité des entreprises publiques en charge de l’adduction d’eau et de la distribution de l’électricité sont de beaucoup dans la dégradation des services publics escomptés dans ces domaines. Le démembrement de ces entreprises, qui sont des géants aux pieds d’argile, permettrait d’introduire des prestataires privés, dans le cadre des partenariats publics privés, pour améliorer la qualité des services dans le secteur de l’eau et de l’électricité. Par exemple, chaque commune aurait sa société de distribution d’eau et d’électricité. La société nationale d’électricité fournirait alors ces sociétés chargées de la distribution dans les communes. De telles sortes que les problèmes de réseaux domestiques de distribution ne concerneraient plus la société nationale. Comment comprendre que dans des vieux quartiers comme Poto-Poto et Bacongo, les citadins soient réduits à aller puiser l’eau auprès des forages? Est-ce cela le développement, 62 ans après l’indépendance?
L’HORIZON AFRICAIN