Le Congo est un pays qui est passé à côté de sa chance (d’être émergent), après la guerre dévastatrice de 1997. Le réveil a été long et douloureux mais c’est un pays qui a eu la baraka de la manne pétrolière à partir de 2002. Malheureusement, en tournant le dos à la Gar (Gestion axée sur les résultats), un outil de planification né dans le secteur privé au début des années 50 aux Etats-Unis, et repris par les organismes internationaux comme approche pour renforcer l’atteinte des objectifs de l’aide au développement, il a laissé filer sa chance d’être émergent, c’est-à-dire de profiter de la manne pétrolière pour diversifier son économie et la développer intensément, afin de créer d’immenses opportunités d’emplois pour sa jeunesse. Le chômage n’aurait pas sévi autant, comme on le voit aujourd’hui.
Il est vrai que des programmes de développement ont été mis en œuvre et des grands projets réalisés, mais leur impact sur l’amélioration de la vie des populations n’est pas à la hauteur des attentes. La municipalisation accélérée aurait pu changer la face des chefs-lieux de nos départements et des districts de façon déterminante. Mais, elle a laissé un goût d’inachevé et surtout créé de nouvelles exigences qu’on n’arrive pas à tenir, comme l’entretien des infrastructures construites, dont certaines se dégradent à vue d’œil.
Pour répondre aux attentes de la société et s’adapter aux étapes de son évolution, le développement doit être auto-dynamique et non seulement se limiter aux actions de l’Etat, quand bien même celui-ci en est la locomotive. Appuyé par les pouvoirs publics, l’auto-dynamisme favorise la diversification de l’économie par la multiplicité des initiatives qu’il suscite, grâce à l’implication des forces sociales. Le développement ne saurait se mesurer à la quantité des infrastructures construites. Il doit être le résultat de l’évolution des mentalités et du progrès des connaissances qui constituent les facteurs déterminant de l’auto-dynamisme économique.
A l’heure où le pays célèbre les 66 ans de sa fondation en tant que République, alors que la situation socio-économique demeure préoccupante avec des revendications sociales provoquant la paralysie de certains secteurs de l’administration, plus que jamais, la gouvernance publique est sur la sellette. Comment peut-on être fier d’être Congolais, quand des entreprises publiques traînent des dizaines de mois d’arriérés de salaire de leurs personnels, quand des hôpitaux, des écoles, des mairies rentrent en grève? Quand ça ne va pas, plus que jamais, il faut se mettre au travail. Il faut redonner au Congolais la fierté d’aimer son pays.
Le Congo est un pays aux ressources naturelles immenses. Mais, sa gouvernance est problématique depuis que le parti dirige l’Etat ou depuis que règne un multipartisme favorisant la tendance des gouvernants à privilégier leurs intérêts au détriment de l’intérêt général. Or, développer un pays, c’est aimer son peuple, en se sacrifiant pour travailler à son bien-être. Bonne fête de la République à toutes et à tous!

L’HORIZON AFRICAIN

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