Didier Roustan, journaliste français
«Je veux être incinéré avec mon écusson de l’As Cannes et mes cendres dispersées
à Brazzaville»
Didier Roustan, journaliste français et chroniqueur sportif spécialisé dans le football, est décédé dans la nuit du mardi au mercredi 11 septembre 2024, à l’âge de 66 ans, des suites d’un cancer du foie. Né le 10 octobre 1957, à Brazzaville, alors capitale de l’A.e.f (Afrique équatoriale française), regroupant les territoires coloniaux de la France en Afrique centrale (Centrafrique, Gabon, Moyen-Congo et Tchad), il a laissé comme testament d’être incinéré et ses cendres dispersées, à Brazzaville où il est né et a vécu ses trois premières années, et à Cannes, la ville qui l’a vu grandir.
Né à Brazzaville (Congo), Didier Roustan a grandi à Cannes où il a joué dans l’équipe locale durant les années 70. Mais, s’il a côtoyé les professionnels, il ne fera pas carrière dans le football. Après son bac, il embrasse le métier de journaliste, dès l’âge de 19 ans, à la suite d’un stage à la chaîne de télévision Tf1. Par la suite, il y anime, de 1986 à 1989, l’émission qui le rendra célèbre, Téléfoot.
Quand il rejoint le Groupe Canal+, il crée le magazine «Mag Max». Mais, il se distingue aussi, par sa créativité et sa pensée libre, à travers ses reportages sur tous les sports, dont certains sont devenus culte. En 1999, il rejoint la chaîne de télévision «L’Equipe», créée en août 1998 et consacrée au sport. En journaliste professionnel, il a été aussi un peu partout dans les médias français.
Dans les années 90, il s’est associé à deux internationaux, Éric Cantona (français) et Diego Maradona (argentin) pour créer l’Association internationale des joueurs professionnels (A.i.f.p). Il était aussi connu pour sa lutte contre le racisme et les violences dans le milieu du football.
Invité de Patrick Simonin sur Tv5, Didier Roustan a fait son testament en ces termes: «Et comme je l’explique dans le livre, moi j’aimerais être incinéré avec quelques photos et quelques objets dont celui-ci (il montre l’écusson de l’As Cannes) et après, on mettra les cendres à Brazzaville, là où je suis né, au Port du Moulin rouge (à Cannes), là où j’ai traîné la nuit, sur les rochers à voir les pêcheurs, au Galoubet, c’est là où j’habitais, pas loin du Moulin rouge, aux Hespérides, c’était le stade où jouait l’As Cannes à l’époque. C’est le petit triangle cannois qui est important pour moi. Ce sont mes racines, et Brazzaville, l’Afrique, évidemment, mes trois premières années, c’est plus que mes racines».
Réagissant sur le réseau X, le maire de Cannes, David Lisnard, a publié ce message suivant: «J’apprends avec émotion la mort de Didier Roustan. Cannois passionné, attaché aux rouge et blanc, il aimait le football, par-dessus tout le beau jeu et les belles histoires. Il avait inventé un nouveau langage télévisuel autour du ballon rond, empli d’esprit positif et de poésie».