Les associations de consommateurs sont inquiètes de la multiplication des forages d’eau dans la ville de Pointe-Noire. L’Association congolaise pour la défense des droits du consommateur que dirige Dieudonné Moussala, s’en inquiète en tout cas. Elle considère que cette tendance à la prolifération des forages d’eau menace la nappe phréatique venant du massif du Mayombe. L’unique société de distribution d’eau n’est pas capable de répondre à la demande des citadins de Pointe-Noire. Au regard de ce constat, le président de cette association a écrit, depuis le 19 décembre 2022, à Mme la présidente du conseil municipal de Pointe-Noire, pour engager une action. Dieudonné Moussala décrit la situation et le danger qui guette les consommateurs d’eau, dans l’interview ci-après.

* Monsieur le président de l’Association congolaise pour la défense des droits du consommateur, pourquoi votre association est-elle inquiète de la multiplication de forages d’eau à Pointe-Noire?
** Nous pensons que nous sommes des donneurs d’alerte. Nous jouons un rôle d’éveil. Nous avons constaté, à travers notre représentation à Pointe-Noire qui a fait le constat, que dans cette ville, il y a une prolifération de forages d’eau. Nous savons que Pointe-Noire est bâtie sur la côte atlantique. La nappe phréatique, qui passe sous la ville, vient du Mayombe. Donc, autant qu’on le sache, l’eau a une puissance terrible. Quand on perce la nappe phréatique, il faudrait qu’on fasse extrêmement attention, pour ne pas donner l’occasion à l’océan de faire pression sur la nappe phréatique du Mayombe.
Car, une fois la fissure trouvée, l’eau de mer peut facilement s’infiltrer et attaquer la nappe phréatique. Si cela arrive, toute la ville de Pointe-Noire peut devenir déserte, parce que les plantes n’auront plus les substances nécessaires pour vivre, à cause de l’eau impropre à la consommation humaine et à la consommation de la faune et de la flore. C’est pourquoi nous avons adressé une requête aux autorités compétentes de regarder cette question, pour faire en sorte que les forages d’eau ne se fassent plus de façon désordonnée et incontrôlée. Les autorités doivent mettre des garde-fous, pour préserver cette nappe. Si, une fois, elle est attaquée, cela sera regrettable pour tout le monde.

* Est-ce que vous avez pu mener une étude sur cette question?
** Une étude comme telle, non. Mais, le constat est fait. A Pointe-Noire, la seule société de distribution d’eau, l’unique au Congo, est pratiquement inexistante. Si bien qu’aujourd’hui, quand vous allez dans certains quartiers comme Vidoulou, par exemple, il n’y a que des forages là-bas. Le consommateur vit partout, donc le constat que nous faisons, c’est pour attirer l’attention des autorités publiques, pour bien canaliser cette affaire de forages d’eau à Pointe-Noire. Nous pensons faire notre travail. C’est aux autres de voir si ce que nous disons peut-être pris en compte. Autrement, s’il y a une catastrophe, on ne va pas nous indexer, car nous aurions fait notre travail d’alerte.

* Quel message avez-vous adressé aux autorités municipales, pour éviter cette catastrophe?
** Les autorités municipales sont là pour exécuter un programme, notamment le programme du gouvernement. Dans le cadre de l’alimentation de la population en eau potable, il y a cette affaire de forages. Il n’est pas interdit de faire un forage. Mais, il faut savoir mener des études d’abord et ensuite voir quelles sont les conséquences qui peuvent intervenir après. Si on réalise des forages dans le désordre, tel que nous le constatons maintenant, cela peut nous conduire dans une situation difficile.
Certains citadins le font sans autorisation municipale. Il y a le code de l’eau qui précise qu’il faut une autorisation et une étude préalable. Actuellement, il suffit d’avoir son argent et trouver une société qui vient forer, pendant que la municipalité n’est pas au courant. La municipalité doit veiller à la préservation de la santé des consommateurs. Sinon, nous aurons des maladies hydriques à foison. Est-ce que le secteur santé est capable de contenir un grand nombre de malades, s’il y a une épidémie ou bien une maladie qui peut être déclenchée à cause de l’eau? Nous sommes là pour donner l’alerte pour faire attention. Le tout doit se faire selon les règles de l’art, pour éviter que les catastrophes ne surviennent plus tard et pour préserver la santé des populations.

Propos recueillis par
Martin BALOUATA-MALEKA

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