L’économie congolaise a connu une conjoncture favorable au premier trimestre 2023 comparativement au premier trimestre 2022, portée à la fois par le secteur pétrolier et hors-pétrole. La bonne conjoncture dans le secteur hors-pétrole a été soutenue par la hausse d’activités dans les secteurs secondaire (hors industries extractives) et tertiaire, en dépit de la contreperformance des activités du secteur primaire (hors agriculture et élevage). Le secteur primaire (hors agriculture et élevage) a connu une baisse de la production, à cause du repli de la production dans les industries d’exploitation forestière (-19,6%) et de pêche (-8,9%).
Le secteur secondaire (hors industries extractives) s’est bien comporté, en lien avec d’une part l’augmentation de la production des industries d’eau minérale (+1,6%) et de tabacs (+21,4%), et d’autre part, l’accroissement de la production des industries cimentières (+29,6%), chimiques (+18,7%), métalliques et mécaniques (+18,9%) et de production et de distribution d’eau (+15,0%), en dépit de la baisse de la production dans les industries brassicoles (-4,4%), meunières (-17,2% ) et de transformation du bois (-22,7%). Les bâtiments et travaux publics ont vu leur chiffre d’affaires baisser de 22,9%, à cause de la difficulté de recouvrement des créances.
Les industries extractives ont connu une évolution mitigée, caractérisée d’une part par la hausse de la production dans les industries d’extraction des hydrocarbures (+3,7%), et d’autre part, par la contraction de la production dans les industries d’extraction de minerais (-19,6%). Le secteur tertiaire a connu une conjoncture favorable, portée d’un côté par la bonne tenue des activités commerciales et hôtelières, avec une augmentation du chiffre d’affaires respectivement de 24,6% et 43,0% et, de l’autre côté, par la performance des sociétés de téléphonie mobile dont le trafic a cru de 33,1%. Les banques, microfinances et assurances ont également contribué à la hausse d’activités dans le secteur. En effet, la marge d’activités bancaires, le produit net financier et les primes acquises ont progressé respectivement de 15,2% 25,6% et 2,1%. En revanche les activités de transport ont connu dans l’ensemble une mauvaise passe.
Les tensions inflationnistes ont été vives au premier trimestre 2023. L’indice harmonisé des prix à la consommation a augmenté de 3,2%. L’excédent de la balance commerciale s’est fortement amenuisé, revenant de 1.098,3 milliards de francs Cfa au premier trimestre 2022, à 473,9 milliards de francs Cfa au premier trimestre 2023, à cause de la baisse des exportations, essentiellement celles de pétrole brut et G.p.l, suite à la baisse des cours du baril de pétrole (-15,8%). Dans le même temps, les importations ont augmenté. La situation monétaire, à fin mars 2023, a été caractérisée par une baisse de 39,4% des avoirs extérieurs nets, un accroissement de 24,9% de crédit intérieur et un repli de 6,8% de la masse monétaire.
Dans un contexte marqué par l’envolée des prix des produits alimentaires, entraînant des tensions inflationnistes, le Comité de politique monétaire de la B.e.a.c (Banque des Etats de l’Afrique centrale) a décidé de resserrer davantage les conditions financières, en relevant les taux directeurs, afin de lutter contre l’inflation. En effet, le taux d’intérêt des appels d’offre a été relevé à la hausse, passant de 4% à 4,5%. Le taux de la facilité de prêt marginal a augmenté de 5,75% à 6,25%.
(Tiré du Bulletin «Perspectives de l’économie congolaise», juin 2023)