Le Projet «Kotonga, construire pour l’avenir», d’une durée de 18 mois, piloté par l’O2.c.d (Observatoire congolais des droits des consommateurs) et financé par l’Ambassade de France au Congo à hauteur de 26.232.915 francs Cfa, a permis de mettre en place un comité de santé pour l’amélioration de l’accès des populations aux services de santé de qualité, en vue de la participation de la communauté à la co-gestion des C.s.i (Centres de santé intégrés). C’était au cours d’une assemblée générale tenue dimanche 8 septembre 2024, au village Mbamou-centre, dans le District de l’Île Mbamou.
L’assemblée générale a regroupé les populations de trois villages que sont: Moutou Ya Ngombé; Mbamou Likouala et Mbamou-centre. Elle était ouverte par Jean Amboua, sous-préfet du District de l’Île Mbamou, en présence de René Ngouala, président de l’O2.c.d, Raoul Malonga, délégué de la Direction départementale des soins et services de santé de Brazzaville, Nelson Bokalé, médecin chef du District sanitaire de l’Île Mbamou et des chefs des villages. Le comité mis en place est composé de 34 membres ressortissants de trois villages. Il est chapeauté par un bureau de cinq membres, présidé par Jean-Claude Médard Mongouya, habitant du village Mbamou-centre où se trouve le centre de santé intégré concerné.
Il faut rappeler que la revue du secteur de la santé réalisée en 2018 avait identifié, entre autres faiblesses, la faible participation des communautés au fonctionnement du système sanitaire. A ce titre, le système de santé du pays a prévu une participation de la communauté à la gestion des centres de santé intégrés. Cette participation a été institutionnalisée par la création des comités de santé, à travers le décret n°2020-553 du 15 octobre 2020 portant attributions, organisation et fonctionnement des organes de gestion des centres de santé intégrés et des postes de santé.
A cette occasion, René Ngouala a expliqué que le Projet Kotonga permettra d’appuyer la restructuration et la formation de 12 comités de santé rattachés à cinq districts sanitaires. Jean-Claude Médard Mongouya, président du comité de santé de l’ile Mbamou, tient à ce qu’une bonne co-gestion soit assurée. «Nous nous trouvons entre deux capitales, mais les distances sont longues. Pour aller vite vers un hôpital, le plus souvent concernant les évacuations, nous constatons des décès. Dans nos centres de santé, nous n’avons que des stagiaires. Nous souhaitons avoir des professionnels de santé», a-t-il déclaré.
Le Dr Nelson Bokalé, médecin chef du district sanitaire de l’Île Mbamou, encourage la mise en place de ces comités de santé, «parce que la participation communautaire fait partie des piliers du développement de la santé au Congo. Un centre de santé intégré ne peut être géré sans la représentation communautaire. Le comité de santé était démembré à Mbamou-centre. C’est pourquoi on cherchait des voies et moyens pour pouvoir le restructurer et le faire fonctionner. Par rapport au profil épidémiologique, parmi les maladies endémiques, il y a d’abord le paludisme ici à l’ile Mbamou, ensuite il y a des parasites intestinaux par rapport à la zone. Il y a des maladies diarrhéiques, parce que les populations utilisent plus l’eau du fleuve. A cela s’ajoute des dermatoses. Actuellement, avec la proximité de la RDC, il y a le mpox, la variole du singe. Avec la traversée qui est permanente des populations, nous avons renforcé la surveillance épidémiologique». Avec une population de près de 14.000 habitants dans 23 villages, le District sanitaire de l’Île Mbamou compte quatre C.s.i (Centres de santé intégrés) et un poste de santé.
Martin
BALOUATA-MALEKA