La C.r.c (Croix-Rouge congolaise) a organisé, mercredi 11 septembre 2024, à son siège national, à Brazzaville, un atelier sur les leçons à tirer de l’opération d’assistance humanitaire aux populations victimes d’inondations à Makotipoko, avec la participation des partenaires comme la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le Ministère des affaires sociales, de la solidarité et de l’action humanitaire, le Ministère en charge de l’environnement et des volontaires. Les cérémonies d’ouverture et de clôture de cet atelier étaient présidées par Edouard Mbengo-M’Goumba, trésorier général de la C.r.c, représentant le président national de cet organisation humanitaire. Pour une solution durable contre les inondations à Makotipoko, la C.r.c recommande au gouvernement un plan de contingence spécifique.
Depuis le mois de septembre 2023, le Nord du Congo a été le théâtre de précipitations abondantes, touchant plusieurs localités et provoquant des inondations dans la plupart des districts et localités situés le long du littoral du Fleuve Congo et ses affluents, où le niveau des eaux avait atteint le seuil de 5,8 mètres, largement au-dessus de son lit habituel.
Située désormais dans le nouveau Département de la Nkéni-Alima, la localité de Makotipoko, sur le littoral du Fleuve Congo, a connu des inondations sans précédent, ayant plongé dans le désastre plus de 7.865 ménages, sur une population de 25 mille habitants. Ces inondations ont occasionné le déplacement des populations dans les forêts, les églises et dans les rares écoles restées sur la terre ferme ainsi que dans les villages voisins. Il y avait 5.646 sans-abris, selon les informations croisées de la sous-préfecture et de la C.a.s (Circonscription des affaires sociales).
Après une évaluation multisectorielle des conséquences de ces inondations, la C.r.c a organisé une assistance communautaire dans les zones ciblées, avec l’appui de ses partenaires. Grâce au projet financé par Bha-Usaid, l’agence de coopération américaine, elle a mobilisé 80 volontaires pour les premiers secours et autres activités en eau, hygiène, assainissement du milieu et en soutien psychosocial des familles victimes. Ainsi, durant six mois, les volontaires de la C.r.c des localités touchées, avec l’appui des départements techniques du secrétariat général national, ont mené des activités au bénéfice des communautés, avec des points de succès et des défis.
L’évaluation de cette opération d’assistance humanitaire s’est faite pendant l’atelier, à travers des échanges et la projection des images. Une habitante de la localité, Mme Christiane Mankalé, a traduit son émotion pendant la projection des images: «L’eau a commencé à monter, j’ai peur de repartir à Makotipoko. Je lance un appel aux autorités de nous venir en aide».
Tirant les leçons de cette opération, les participants ont fait des recommandations portant, entre autres, sur le renforcement du matériel d’assainissement, des intrants de potabilité de l’eau; la sensibilisation sur les règles d’hygiène et d’assainissement; l’extension de la formation aux autres bénéficiaires. Mais, ils sont d’avis que pour éviter ce genre de sinistres, il faut «un plan de contingence spécifique pour cette localité. Ce plan de contingence et les activités à mener peuvent concourir à une solution durable. La C.r.c et le Ministère des affaires sociales peuvent s’asseoir pour chercher une solution et donner la chance aux partenaires d’intervenir sans réserve dans ces localités».
Narcisse MAVOUNGOU