La dixième édition du rapport de suivi de la situation économique et financière a été présentée, jeudi 29 juin 2023, à l’Hôtel Grand Lancaster, à Brazzaville, par la représentation de Banque mondiale au Congo, sous le patronage de Mme Korotoumou Ouattara, sous le thème: «Réformer les subventions aux carburants fossiles». Des représentant des missions diplomatiques et des partenaires techniques y étaient présents.
Dans sa première partie, le nouveau rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Congo porte sur les développements macroéconomiques de l’année 2022 ainsi que les perspectives pour la période 2023-2025. Dans une deuxième partie, il propose des options de réformes basées sur l’expérience internationale et dont les autorités congolaises peuvent s’inspirer, a fait savoir, dans son mot liminaire, Mme Korotoumou Ouattara, représente-résidente de la Banque mondiale au Congo.
«Le rapport souligne que l’économie congolaise a renoué avec la croissance en 2022, tirée par le secteur non pétrolier. Il note que, même si le solde budgétaire global est resté positif en 2022, grâce aux fortes recettes pétrolières, la forte augmentation des dépenses consacrées aux subventions à l’énergie a entraîné un déficit primaire non pétrolier plus important», a-t-elle indiqué. «Le rapport préconise des mesures à mettre en œuvre à court termes, pour sortir le Congo du surendettement, situation qui reste d’ailleurs un défi majeur pour le pays», a-t-elle poursuivi. «Ces subventions profitent, dans les faits, aux couches les plus riches de la population congolaise. A titre d’exemple, les 10% les plus riches au Congo consomment respectivement 77 et 73% du diesel et de l’essence dans le pays, tandis que les 10% les plus pauvres en consomment moins de 1%», a-t-elle fait savoir.
La présentation du rapport était faite par Mme Marilyne Mefoboua Youbi, économiste pays, et Mme Mervy Ever Viboudoulou Vilpoux, économiste-statisticienne, dans une modération de Vincent De Paul Tsoungui Belinga, économiste principal. Le premier chapitre du rapport présente l’évolution économique récente ainsi que les perspectives et risques macroéconomique. Il comprend aussi des mesures de politique publique qui pourraient contribuer à renforcer la viabilité de la dette et des finances publiques, à maîtriser la hausse des prix des denrées alimentaires et à soutenir la reprise économique. Le second chapitre traite des subventions aux carburants fossiles qui représentent une charge budgétaire importante pour le Congo.
«La suppression des subventions aux carburants (à l’exception du pétrole lampant) aurait un effet ponctuel de faible ampleur sur le niveau des prix. Cependant, une telle augmentation aurait un impact sur le pouvoir d’achat de la population, étant donné que la hausse des prix des carburants entraînerait une hausse des prix d’autres produits et services», poursuit le rapport.
«Des enseignements peuvent être tirés de l’expérience des pays qui ont procédé à des ajustements des prix des carburants», soutiennent les conférencières et «les expériences de divers pays donnent une idée de la variété des mesures d’accompagnements qui peuvent être prises pour rendre les ajustements des prix des carburants socialement acceptables», ont-elles conclus. Les échanges se sont déroulés à huis-clos, puisque certains partenaires ne veulent pas que leurs interventions soient reprises dans la presse. Quoiqu’il en soit, le rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Congo est disponible et le débat ouvert.
Chrysostome FOUCK ZONZEKA