L’ancien ministre Isaac Ibouanga, dernière personnalité encore en vie ayant figuré dans le gouvernement du Président Fulbert Youlou, à l’indépendance du pays, est décédé samedi 3 septembre 2022, à Dolisie (Département du Niari), à l’âge de 87 ans, à la suite d’une longue maladie.

L’ancien ministre Isaac Ibouanga, à l’émission L’homme et son temps de D.r.t.v.
L’ancien ministre Isaac Ibouanga, à l’émission L’homme et son temps de D.r.t.v.

Né en 1935, à Mossendjo, Isaac Ibouanga a commencé sa carrière professionnelle comme enseignant, après sa formation à l’Ecole des instituteurs de Mbounda, à Dolisie. Il faisait partie de la première promotion ayant ouvert cette école. Il a travaillé aussi dans le transport aérien, notamment au Gabon.
Isaac Ibouanga est appelé au gouvernement, par le Premier ministre abbé Fulbert Youlou, le 3 juillet 1959, en qualité de secrétaire d’Etat à la présidence du conseil, alors qu’il avait 24 ans.
Après l’indépendance du Congo, le 15 août 1960, Isaac Bouanga est membre du premier gouvernement, appelé gouvernement d’union nationale, formé par le Président Fulbert Youlou et son adversaire politique devenu allié, Jacques Opangault, qui devient Vice-Président de la République. Isaac Bouanga occupe alors le portefeuille de ministre de la production industrielle.
Dans le gouvernement mis en place le 12 décembre 1962 où Stéphane Tchitchellé occupe le poste de Vice-Président de la République, ministre des affaires étrangères, Isaac Ibouanga devient ministre de la production industrielle, des mines et des télécommunications, chargé de l’aviation civile et commerciale. Il côtoie dans cette équipe gouvernementale Alphonse Massamba-Débat, qui est ministre du plan et de l’équipement, et qui deviendra Président de la République, après le renversement du régime du Président Fulbert Youlou, durant les événements populaires des 13, 14 et 15 août 1963.
Avec le Président Alphonse Massamba-Débat, le pays bascule dans le monopartisme et embrasse l’idéologie socialiste, quoique le Chef de l’Etat, qui est de confession protestante, ne veut pas renoncer à sa foi chrétienne et atténue cette idéologie en l’enrobant des traditions bantoues qui ne rejettent pas la foi en un au-delà.
Arrêté après son renversement, le Président Fulbert Youlou réussit à s’évader et à se réfugier, le 25 mars 1965, à Léopoldville, aujourd’hui Kinshasa, chez son ami le Président Joseph Kasa-Vubu, avec son Premier ministre, Moïse Tshombe, qui veulent l’aider à reconquérir le pouvoir à Brazzaville. Le régime Massamba-Débat se radicalise et ouvre un procès contre les tenants du régime Youlou, deux ans après sa chute. Ancien ministre de Youlou, Isaac Ibouanga est jugé durant le retentissant procès qui se tient du 8 au 14 juin 1965 au Tribunal populaire de Brazzaville, dirigé par Stanislas Batchy. Il est condamné à cinq ans d’emprisonnement ferme, avec tant d’autres collègues anciens ministres et hauts-fonctionnaires, alors que le Président Youlou, jugé par contumace, écope de la peine de mort.
Depuis son exil en Espagne, l’ancien Président rejette les accusations portées contre lui, en publiant, en 1966, un ouvrage intitulé «J’accuse la Chine». Ce procès populaire fut un choc pour les dirigeants de l’époque de l’indépendance et presque tous se retireront de la vie politique, comme Isaac Ibouanga, qui a été le dernier des Mohicans des pères de l’indépendance encore en vie. Il a laissé son témoignage à l’histoire de son pays, à travers l’émission «L’homme et son temps» de D.r.t.v.

Jean-Clotaire DIATOU

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