Les responsables des organisations de la société civile luttant pour la défense et la promotion des droits de l’homme ont tenu une conférence de presse, vendredi le 12 mai 2023, au Cinu (Centre d’information des droits de l’homme) à Brazzaville, sous la direction du C.a.d (Centre d’actions pour le développement, pour condamner la pratique devenue «routinière» de la torture et des exécutions sommaires. Co-animée par Trésor Nzila Kendet, directeur exécutif du C.a.d et Joé Washington Ebina, président de la Fondation Ebina, la conférence de presse s’est déroulée en présence des membres des familles des victimes.
Dans la note de situation présentée, les orateurs sont revenus sur les faits imputés à la force publique qui défraient la chronique. Pourtant, le droit international et le droit congolais interdisent de faire subir des actes de torture ou de commettre des exécutions sommaires à des suspects arrêtés, quelles que soient les circonstances. Les conférenciers ont présenté des cas concrets: Aphie Guélor Nkouka est décédé le 13 février 2023 sous l’effet de la torture, après son passage au commissariat de police de Kibéliba, à Talangaï; Péla Salem Aish a été exécuté en public par la police, au mois de mars 2023, dans le cimetière du quartier Kinsoundi, à Makélékélé et Eris Heloussala a été exécuté également par la police, dans la nuit du 24 au 25 mars 2023, dans la cour de l’école primaire de Poto-Poto.
Ces actes suscitent de l’indignation et inquiètent les défenseurs des droits de l’homme. Car, en tant qu’Etat souverain, le Congo a signé des conventions internationales qui interdisent la torture et les exécutions sommaires. La Force publique étant une composante de l’Etat. Trésor Nzila Kendet pense que ces actes sont posés par des agents de la Force publique qui sont sûrs d’être couverts par l’impunité. «L’impunité se solidifie et semble devenir la norme. Le gouvernement s’illustre par son action. Nous assistons subséquemment à une répétition spectaculaire des crimes abjects par la police congolaise. Des mesures importantes doivent être prises immédiatement», a-t-il déclaré.
Face à cette situation qui dénote le mépris des droits humains et accentue l’impunité des auteurs, le C.a.d a exhorté le gouvernement à identifier les commanditaires et les agents ayant perpétré ces tortures et exécutions sommaires, pour les traduire en justice. Il demande de prendre des mesures importantes, pour corriger cette triste réalité et s’assurer que la lutte contre la criminalité juvénile ne se fasse au détriment du droit. Le C.a.d appelle aussi à instituer une campagne de tolérance zéro face aux violations graves des droits humains et de changer le leadership actuel à tous les niveaux de la police et exiger un changement de doctrine.
Aux autorités judiciaires, le C.a.d leur demande de prendre les mesures nécessaires pour restaurer l’autorité de la justice et garantir les droits des victimes à la vérité, à la justice et à la réparation.
A l’Union européenne, le C.a.d recommande de suspendre immédiatement le financement de 5 millions d’euros attribué à la police congolaise, en vue de sa modernisation, sa professionnalisation et la prévention de la torture et toute forme de traitement inhumain et dégradant. L’Union européenne ne peut pas continuellement fermer les yeux face aux exactions de la police congolaise.

Martin BALOUATA-MALEKA

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