Dans une allocution prononcée le 26 septembre 2024, à Brazzaville, lors de la cérémonie de relance des activités du Projet de lutte contre les violences basées sur le genre, au sein de l’Eglise et de la société», le révérend Guy Loko Elenga a invité les confessions religieuses à créer une «synergie» de lutte contre les violences basées sur le genre. Le plaidoyer de l’E.e.c (Église évangélique du Congo) vise principalement les Eglises sœurs congolaises, regroupées au sein du Conseil œcuménique et de la Fédération des églises protestantes, dans la perspective de «mettre en place une plate-forme de lutte contre les violences basées sur le genre».
Les confessions religieuses sont bien placées pour porter l’estocade nécessaire aux violences basées sur le genre dans la société congolaise. En tout cas, c’est ce que croit l’Eglise évangélique du Congo qui fait l’expérience de la lutte contre ce phénomène social, à travers le lancement d’un projet dont l’impact ne laisse place à aucun doute sur le rôle des confessions religieuses dans ce domaine. Surtout que mal interprétée ou communiquée, la parole de Dieu peut être un facteur de violences basées sur le genre.
En effet, les V.g.b (Violences basées sur le genre) en milieux religieux sont un phénomène mondial qui touche toutes les confessions religieuses et concernent aussi bien les laïcs que les ecclésiastiques. Dans cette optique, l’engagement des Eglises est essentiel «dans le combat pour la justice, la paix et la sauvegarde de la création», selon le pasteur Alexis Mata, responsable de la C.t.r.a.d (Coordination technique des projets et d’appui au développement communautaires) à l’E.e.c. De même, cet engagement peut aider à mieux comprendre comment la foi et la spiritualité peuvent contribuer non seulement à la prévention des V.g.b , mais aussi à l’orientation, l’accompagnement et le bien-être des survivants de ce fléau.
En 11 ans, l’expérience de l’E.e.c a montré que les serviteurs de Dieu et les églises peuvent être impliqués de différentes manières et à différents niveaux dans la lutte contre les V.g.b. Dans ce sens, le potentiel de collaboration entre les acteurs laïcs et religieux dans la réponse aux V.g.b pourrait donc être fructueux, pour identifier les opportunités et surmonter les défis auxquels chaque église fait face en la matière.
Pour une lutte efficace, «l’E.e.c est ouverte à tout partenariat stratégique», a déclaré le pasteur Guy Loko Elenga, sollicitant, par la même occasion, l’implication des Agences du système des Nations unies, dans la prise en charge psychologique et médicale des survivants des V.g.b, tout en invitant les organisations de la société civile en lutte contre ces violences à plus de collaboration et en postulant pour la redynamisation du Renalvisco ( Réseau national des associations de lutte contre les violences basées sur le genre au Congo).
Roland KOULOUNGOU