E2c (Energie électrique du Congo)
Levée de boucliers des travailleurs
contre l’affermage et les concessions
Chaude journée que celle du vendredi 21 février 2025 à la Direction générale de E2c (Energie électrique du Congo) où le Collège intersyndical, représenté par Mme Chantal Batondélé née Issambo (C.s.t.c), Gaëtan Aristide Andessa (C.s.c), Urbain Mbani (C.a.t.c), Eric Diamana (Force), Simon Franck Mokombo (Sudo) et Joachim Désiré Kenguepoko (C.g.c.a.m), a mobilisé ses syndiqués, dont certains venus de l’intérieur du pays, pour une assemblée générale sur fond de manifestation publique contre la convention d’affermage signée par le gouvernement avec la Société sénégalaise d’électricité et les conventions de concession des différents barrages hydroélectriques, passées par le gouvernement avec des sociétés privées. Pour le gouvernement, il est question de poursuivre le dialogue avec les partenaires sociaux.
Dans une déclaration publiée à l’issue de cette assemblée générale, le Collège intersyndical, qui «rejette, avec la dernière énergie, les concessions et l’affermage comme options de gestion du service public d’électricité», a appelé le Président de la République «à instruire le gouvernement à opter pour un modèle de réforme consensuel et réaliste». Autrement, il menace de «lancer un préavis de grève, si le gouvernement ne prend pas en compte ses préoccupations, dans un avenir proche». Des centaines de travailleurs, massés dans la cour de la Direction générale de E2c, dans un climat survolté contre le gouvernement, notamment le ministre de l’énergie et de l’hydraulique, Emile Ouosso, ont suivi la déclaration du Collège syndical:




«Réunis en assemblée générale, ce vendredi 21 février 2025, dans l’enceinte de la Direction générale de la Société Energie électrique du Congo, les travailleurs de ladite société invitent impérativement le gouvernement à reconsidérer la démarche entreprise qui est celle de concéder le système électrique national à des tiers dont l’expérience en la matière est douteuse; marquent leur disponibilité à trouver un modèle de réforme qui tienne compte de notre souveraineté en matière d’électricité; rejettent catégoriquement le bradage de leurs outils de travail par des contrats qui frisent le mercantilisme avéré; constatent, avec amertume, que la fameuse société Secelec n’est pas du tout une filiale de la Senelec, ce qui laisse entrevoir un projet d’agenda caché.
Rejetons avec la dernière énergie les concessions et l’affermage comme options de gestion du service public d’électricité. Invitent respectueusement Son Excellence Monsieur Denis Sassou-Nguesso, Président de la République, garant de la paix sociale et de l’unité nationale à instruire le gouvernement à opter pour un modèle de réforme consensuel et réaliste.
Le collège syndical serait emmené à lancer un préavis de grève, si le gouvernement ne prend pas ses préoccupations, dans un avenir proche. Restons mobilisés de jour comme de nuit, dans la lutte pour la garantie et la sauvegarde de nos acquis».
Pour l’instant, la réaction du gouvernement est venue par le Premier ministre Anatole Collinet Makosso qui, lors de la séance de questions orales avec débat au gouvernement, le même vendredi 21 février, a promis poursuivre le dialogue avec les partenaires sociaux de E2c.
Urbain NZABANI