Maintenant, nous pensons que tout le monde a fini par réaliser ce qui semblait évident, il y a quelques temps, à savoir que la Concertation d’Owando n’était qu’une escroquerie politique, une infâme tromperie destinée à divertir l’opinion nationale et internationale.

Aujourd’hui, même ceux qui ont crié, fait les éloges haut et fort du consensus d’Owando, décrient les fraudes massives, la tricherie éhontée, l’achat des consciences avec des billets de banque, la transhumance des militants, la disparition mystérieuse des noms des candidats sur la liste des candidats, la violation de l’article 99 de la loi électorale par la non-signature et la non-remise des formulaires des résultats des votes aux représentants des candidats, la falsification des résultats, l’implication des chefs de districts et des maires dans le processus électoral, la précipitation due au manque d’un timing précis des opérations préélectorales, électorales et post-électorales, la partialité de plusieurs membres des commissions locales d’organisation des élections et des sous-préfets ainsi que des maires, la non-indépendance de la Commission nationale électorale indépendante (C.n.e.i). Sur ce dernier point, il est bon de souligner avec force que:
– le Président de la République est président du Parti congolais du travail;
– le ministre de l’administration du territoire, de la décentralisation et du développement local qui est chargé de l’organisation des élections est membre du Bureau politique du Parti congolais du travail;
– les préfets et sous-préfets sont, dans la grande majorité, soit membres du Bureau politique, soit membres du Comité central, soit tout simplement membres du Parti congolais du travail.
En tout état de cause, tout comme les membres de la Commission nationale électorale indépendante (C.n.e.i), ils sont tous nommés par le gouvernement envers qui ils se sentent redevables.
Par ailleurs et il faut le relever avec force, les élections législatives et locales 2022 se déroulent dans l’irrespect total des lois et règlements de la République. En effet, il y a un devoir de vérité à l’endroit des Congolais. Il faut le dire clairement:
1- aucune institution, aucun gouvernant, aucun acteur politique, aucun responsable administratif n’est présentement en conformité avec la loi;
2- le Président de la République n’est pas en conformité avec la loi. Il est président du Parti congolais du travail, en violation flagrante de l’alinéa 2 de l’article 80 de la Constitution qui stipule que «le mandat de Président de la République est incompatible avec une toute autre responsabilité dans un parti politique». En outre, le Président de la République n’a pas déclaré son patrimoine depuis 2002, violant ainsi l’article 55 de la loi fondamentale qui dispose que «tout citoyen élu ou nommé à une fonction doit déclarer son patrimoine, lors de sa prise de fonction et à la cessation de celle-ci, conformément à la loi». Comme on l’a déjà relevé à maintes reprises, le Président de la République a violé le serment qu’il a prêté, conformément à l’article 77 de la Constitution de «respecter et de faire respecter la Constitution»;
3- plusieurs personnalités, à l’instar du président du Sénat, du président de l’Assemblée nationale, du Premier ministre chef du gouvernement et autres ne sont pas en conformité avec la loi, pour avoir fait partie 2.588 congressistes du Parti congolais du travail qui ont reconduit le Président de la République comme président du Parti congolais du travail en décembre 2019. Suite à un recours introduit à ce propos, la Cour constitutionnelle s’était déclarée incompétente et avait choisi d’en faire notification au Président de la République, au président du Sénat, au président de l’Assemblée nationale, au Premier ministre, chef du gouvernement, au ministre de l’intérieur, au ministre de la justice. Jusque-là, aucune solution n’a été trouvée et ce problème demeure pendant;
– n’avoir jamais fait de déclarations de patrimoine; la tentative de 2021 l’ayant été dans l’irrespect total des lois et règlements de la République;
4- le Parti congolais du travail n’est pas en conformité avec la loi pour avoir reconduit, en décembre 2019, le Président de la République comme Président du Parti congolais du travail, violant ainsi l’article 80 de la Constitution du 25 octobre 2015, ci-dessus précité et violé l’article 26 de la loi sur les partis qui énonce clairement que «les partis ont le devoir de se conformer à la Constitution…».
Ce parti aurait dû être sanctionné conformément à l’article 31 de la loi sur les partis. Il ne l’est pas et pour cause, le Président de la République est président du Parti congolais du travail et le ministre de l’administration du territoire en est membre du Bureau politique. Ces constats sont extrêmement graves. D’autant que la déclaration suivante du Président Laurent Gbagbo nous éclaire sur la question, à savoir: «La démocratie, c’est le respect des textes. A commencer par la plus grande norme en droit qu’est la Constitution. Qui ne respecte pas la Constitution n’est pas démocrate». La déduction est facile à faire et on laisse à chacun de nous le soin de la faire.
Celle faite par l’opposant Denis Sassou-Nguesso, en novembre 1992, lors d’un meeting U.r.d-P.c.t au Boulevard des armées, nous interpelle jusqu’aujourd’hui à savoir: «Cependant, est vrai le fait que jamais, je ne pourrais accepter que la Constitution soit violée… J’insiste pour dire que lorsque la Constitution est violée, les démocrates ne doivent pas l’accepter… Jamais, jamais nous n’accepterons que soient organisées des élections hors-la-loi. Là aussi, nous prenons l’opinion internationale à témoin».
Les choses sont très claires. Le respect de la Constitution est quelque chose de sacré. Comment pouvons-nous justifier non seulement le paradoxe entre ce qui se dit et ce qui se fait, mais aussi la violation flagrante, dans l’impunité totale, de nos lois et règlements en général et de la loi fondamentale en particulier. Ce n’est pas tout, le Président de la République a déclaré, dans son message sur l’état de la Nation, en 2020 que: «Nos difficultés de l’heure ne doivent pas nous amener à emprunter le chemin hasardeux et dangereux de l’anti-constitutionnalité». Pourquoi n’explique-t-on pas, aujourd’hui, pourquoi nous avons emprunté ce chemin hasardeux et dangereux?
Eh oui! Le constat est cinglant.
Le Parti congolais du travail, qui n’est pas en conformité avec la loi, a, semble-t-il, remporté une victoire écrasante. Pourquoi en plus de cela, les voix s’élèvent de partout pour décrier l’organisation chaotique et désastreuse de ces élections et surtout la tricherie? Est-ce que lorsqu’on a déjà une large majorité et un bilan positif à tous les points de vue, on a besoin de faire recours à ces pratiques rétrogrades d’un autre âge? Il faut se le dire, l’indice de la démocratie, calculé au plan mondial, classe le Congo comme pays à régime autoritaire, c’est-à-dire comme une dictature. Cet indice a été de 2,79 sur 10 et classe le Congo au 137ème rang sur 167 pays.
Nous voulons nous mettre en tête que nous sommes en démocratie. Malheureusement, nous ne le sommes pas. Un seul pays africain est une démocratie parfaite. Il s’agit de Maurice qui, avec un indice de la démocratie de 8,08 sur 10, occupe le 19ème rang au plan mondial.
Cette situation aggrave la crise politique et la crise électorale dans lesquelles le Congo est plongé depuis plusieurs années. Elle met à nu une grave fracture de la société congolaise. Il nous faut prendre conscience de la gravité de la situation et de la nécessité et de l’urgence d’un sursaut national pour en sortir. Pour cela, il nous faut deux choses: le courage politique et l’amour de ce beau pays.

Clément MIERASSA

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