Commentaire
Electricité: il n’y a pas d’autre solution, E2c doit 219 milliards de francs Cfa à la C.e.c
Le secteur de l’électricité est actuellement en ébullition, depuis que le gouvernement a signé une convention d’affermage avec la Senelec (Société nationale d’électricité du Sénégal), le 13 février 2025. Le 21 février, le Collège intersyndical a fait une démonstration de force, en réunissant ses syndiqués, pour «rejeter, avec la dernière énergie, les concessions et l’affermage comme options de gestion du service public d’électricité» et exiger «un modèle de réforme consensuel et réaliste». Mais, y a-t-il d’autre choix pour sauver le service de l’électricité au Congo?
Le gouvernement a été surpris par la chaude réaction du Collège intersyndical de E2c d’autant plus qu’à travers deux réunions, les réformes opérées lui avaient été présentées et le gouvernement avait pris acte de ses doléances. La situation de l’électricité au Congo est si catastrophique qu’on ne peut plus continuer avec les pratiques d’autan. Il faut réformer, pour garantir la pérennité du service de l’électricité.

Pour ne prendre qu’un exemple, la société nationale E2c (Energie électrique du Congo) doit 219 milliards de francs Cfa à la C.e.c (Centrale électrique du Congo) qui fournit 70% de l’électricité, soit 484 mégawatts, consommée au Congo. La C.e.c menace de ne plus livrer l’électricité, si jamais une solution viable n’est trouvée concernant le paiement de la dette. Elle ne peut plus continuer à ne rien encaisser de l’électricité vendue. Surtout qu’avant E2c, l’ex S.n.e (Société nationale d’électricité) a laissé une ardoise de 279 milliards de francs Cfa.
De quelle souveraineté les syndicalistes de E2c parlent en matière d’électricité? La situation est catastrophique, avec des barrages hydroélectriques non entretenus, dont la production en électricité a fortement baissé. Construits par l’Etat sur financements publics et confiés en exploitation à E2c qui a hérité de la S.n.e, les barrages hydroélectriques congolais ont tous des problèmes, pour cause de manque d’entretien. Le vieux barrage du Djoué (15 mégawatts) est en arrêt de production depuis avril 2007. Sa réhabilitation a été confiée sur appel d’offres international à une société suisse, pour un montant de 27,2 milliards de francs Cfa depuis 2014. Mais, le Congo n’arrive pas à dégager les 6,8 milliards de francs Cfa qui restent à payer pour terminer les travaux de réhabilitation.
Le barrage de Moukoukoulou a connu une révision de deux turbines sur quatre en 2020. Sa production est pratiquement consommée dans le Département de la Bouenza. Inauguré en 2010 pour une capacité de production de 120 mégawatts, le barrage d’Imboulou n’a jamais été révisé jusqu’à présent. Deux de ses quatre turbines sont en panne. L’avenir de cet ouvrage est plus que jamais suspendu à l’investissement que doit réaliser la société concessionnaire, à savoir Nea Imboulou. Mais, l’opposition des syndicats à la concession risque de retarder cet investissement et exposer le barrage à une menace d’arrêt inopiné. Enfin, le barrage de Liouesso (19,2 mégawatts), mis en service en 2016, fonctionne en mode isolé, ne fournissant sa production que dans le Département de la Sangha où elle est faiblement consommée. Il a été donné en concession au Groupement Gezhouba (chinois) et Energaz (Paul Obambi) et attend sa première révision générale.









