Le directeur général du Cabinet «Africa finances and advisory», Jean Jos, assisté de son avocat maître Samba Mohamed, a porté plainte, le 16 avril 2025, auprès de la 4ème chambre d’instruction du Tribunal de grande instance de Brazzaville, contre Mamadou Diop, directeur général de la Socelec (Société congolaise d’électricité), filiale de la Senelec (Société nationale d’électricité du Sénégal), pour «escroquerie», à propos de la convention d’affermage signée le 13 février 2025 avec le gouvernement congolais.
Selon l’exposé des faits, le directeur général du Cabinet «Africa finances and advisory» reproche à la Socelec le fait que cette société a été constituée le 20 février 2025, soit quelques jours après la signature de la convention d’affermage avec le gouvernement et le seul administrateur congolais dans le Conseil d’administration de cette société est Monsieur Bruno Nianga, «qui n’est autre que l’homme à tout faire du ministre de l’énergie du Congo».
«Les capacités financières nécessaires pour la bonne exécution de ce contrat d’affermage n’ont jamais été exposées aux autorités congolaises par la Socelec. Fonds inexistant (300 millions de dollars américains)», signale-t-il. D’après lui, il y a aussi «des soupçons appuyés de corruption» et que les «enquêtes sont en cours». Il constate également «des dépenses pharaoniques et un train de vie exceptionnel du directeur général de la Socelec, remarqué à Brazzaville (appartement de fonction: 4,5 millions de francs Cfa de loyer mensuel, véhicule Vx…), alors que la Socelec n’a même pas encore impulsé ses activités au Congo».
L’accusation poursuit que «de multiples transferts financiers sont effectués par M. Papa Mamadou Diop, directeur général de la Socelec vers le Sénégal via le marché noir financier» et il y a «des déclarations choquantes faites par du personnel de la Socelec renvoyé par le directeur général».
«L’Etat du Congo considère avoir été abusé par la Socelec et relève la responsabilité de la Senelec (Société nationale d’électricité du Sénégal)», poursuit l’accusation qui parle du «mécontentement appuyé des hautes autorités congolaises». Jean Jos reproche aussi à la Socelec, «l’annulation abusive et injustifiée du mandat donné» à son cabinet, «le non-respect des procédures des marchés publics du Sénégal», alors qu’un mandat officiel avait été signé par le directeur général de la Socelec avec l’aval du directeur général de la Senelec». Selon lui, «la gestion de la Socelec s’est faite depuis sa création de manière familiale», alors qu’une «campagne de dénigrement des partenaires et du directeur général du cabinet est conduite au Sénégal et au Gabon par la directrice de la communication de la Senelec, Mme Mariétou Seye Thiam, petite sœur de M. Maar Thiam».
Voilà ce qu’on apprend de la plainte du directeur général du Cabinet «Africa finances and advisory»; une plainte qui vient jeter un grand trouble dans l’histoire de la convention d’affermage signée le 13 février 2025, à Brazzaville, par le ministre de l’énergie et de l’hydraulique, Emile Ouosso, et la Socelec (Société congolaise d’électricité), représentée par son directeur général, Mamadou Mbacké Diop; signature qui s’est déroulée sous la supervision du Premier ministre chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso.
Cette convention a été suspendue, à la suite de l’opposition exprimée par les syndicats de la société E²c (Energie électrique du Congo) et une commission interministérielle technique a été mise en place, pour recueillir les doléances des syndicalistes, afin de les intégrer au sein de la convention. Mais, au dernier moment, les syndicalistes ont radicalisé leur position, en exigeant la suppression pure et simple de cette convention. Voilà que celle-ci fait maintenant l’objet d’une plainte pour escroquerie, alors que le gouvernement observe un silence de cimetière. Quelle histoire!
Urbain NZABANI








