Dans le cadre de la 4ème journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, les Diables-Rouges ont été laminés au Stade d’Agadir, au Maroc: 0-6. Avec une politique sportive reposant sur des choix hasardeux, une telle déculottée ne peut que surprendre ceux des Congolais qui pensent encore qu’on peut continuer à gérer le sport comme on le fait aujourd’hui. Les conditions de la défaite humiliante des Diables-Rouges sont à chercher dans la manière dont le sport est considéré et géré dans notre pays.
Quelle désillusion! Le match aller contre le Maroc devait se jouer à Brazzaville, étant entendu que c’est le Congo qui recevait. Premier choix politique hasardeux, c’est d’avoir choisi de le jouer au Maroc, au lieu d’un lieu neutre. Ainsi, le pays visiteur a pris l’avantage du douzième homme (le public), en jouant à domicile.
Deuxième choix hasardeux, c’est de faire jouer une sélection nationale dont les joueurs avaient déjà manifesté leur mécontentement de n’avoir pas touché leurs primes. Et oui, l’histoire des primes! Et voilà là où ça nous a conduits. Le Congo-Brazzaville est comme devenu la risée du football africain. On déclare un forfait ici, on préfère aller jouer chez l’adversaire là où on doit accueillir. Bref, même la logique nous a abandonnés. Ensuite, on peut évoquer l’entraîneur qui est sans contrat et donc sans rémunération conséquente, le forfait devant le Niger, la gestion financière, etc.
Ainsi, la première mi-temps de la rencontre a été marquée par la domination de la sélection marocaine, les Lions de l’Atlas, qui, en 45 minutes de jeu, a marqué 4 buts. Les Diables-Rouges, très méconnaissables, n’ont pu réagir face à la technicité des Marocains. De retour des vestiaires, les quelques remplacements opérés par le sélectionneur congolais, Isaac Ngata, a pu quand même endiguer les assauts des Marocains qui, malgré tout, finissent à scorer par deux fois. 6 buts à 0, c’est finalement sur ce score, synonyme de sévère correction pour les Diables-Rouges, qu’est intervenu la fin du match.
A l’heure des leçons, cette désillusion congolaise à Agadir est le fruit du manque de cohésion et de la crise de confiance entre dirigeants (fédération, gouvernement) dans la gestion du sport congolais. A en croire nombre d’analystes sportifs, cette débâcle était prévisible, eu égard aux problèmes d’organisation qui ont précédé cette rencontre. Il est aussi reproché au coach Ngata des choix techniques hasardeux, en mettant à l’écart la quasi-totalité des joueurs cadres de la sélection nationale et d’avoir fait confiance aux jeunes, sans expérience, notamment en défense.
Cette lourde défaite au Maroc devrait susciter un sursaut de décisions politiques, si l’on veut donner une chance au redressement du football congolais. En tout cas, si la fierté congolaise existe encore, on ne peut pas passer pieds joints sur ce choc psychologique qui nous a ébranlés.
Hervé EKIRONO