Face à un phénomène de corruption croissante au Congo, les citoyens disent risquer des représailles s’ils parlent, révèlent les résultats de la plus récente enquête réalisée par l’Afrobarometer, un réseau de recherche panafricain, indépendant et non-partisan, qui réalise des sondages de l’opinion publique sur des sujets économiques, politiques et sociaux dans les pays africains, où il a établi des partenariats. L’enquête sur la perception de la corruption au Congo a été réalisé par son partenaire, l’Association Avenir Nepad Congo, dirigée par le Dr Etanislas Ngodi.
La majorité des Congolais affirment que la corruption a augmenté dans leur pays, au cours de l’année précédant l’enquête. Selon sept répondant sur 10, «la plupart» ou «tous» les agents du service des impôts sont impliqués dans des affaires de corruption, faisant de cette institution, la plus perçue comme corrompue parmi les institutions et leaders clés du pays étudié dans cette étude.
Les agents des impôts sont suivis dans ce classement par ceux de la Présidence de la République, les chefs et membres des partis politiques, les députés à l’Assemblée nationale, les policiers et gendarmes et les sénateurs, tous également cités par plus de la moitié des personnes sondées, comme étant corrompus.
Au-delà du niveau institutionnel, la pratique de la corruption se répand aussi dans les pratiques quotidiennes, à travers le paiement de pots-de-vin pour accéder aux services publics. Parmi les citoyens qui ont sollicité certains services publics au cours de l’année précédente, la majorité disent avoir dû verser des pots-de-vin, pour obtenir un document d’identité ou l’assistance de la police, éviter des problèmes avec la police ou bénéficier de service dans un établissement médical public. Ces résultats constituent un outil pour orienter la prise de décision en matière de réforme et de priorisation des actions en faveur de la promotion de la bonne gouvernance.
Signalons tout de même que pour lutter contre la corruption, le Congo a mis en place plusieurs institutions, notamment la Halc (Haute autorité de lutte contre la corruption), la C.n.t.r (Commission nationale de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques), le Ministère du contrôle d’Etat, de la qualité du service public et de la lutte contre les antivaleurs, mais leur impact n’est pas encore décisif dans la réalité.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA