A l’occasion de la troisième édition du «Mbongui de la femme africaine», organisée du 3 au 4 août 2023, à Brazzaville, par l’Association «Elite women’s club», il s’est tenu un panel sous le thème: «La femme africaine face aux enjeux et défis de la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine». Au cours de ce panel, les discussions ont porté entre autres sur la Zlecaf comme pilier du développement ainsi que sur l’accès des femmes aux financements.
Les panelistes représentant les organisations de la société civile, les institutions internationales et les gouvernements ont souligné l’urgence de créer un environnement entrepreneurial propice, pour mieux s’adapter aux contraintes de la Zlecaf. Ils ont discuté des efforts que doivent fournir les entrepreneurs pour s’imposer dans cette nouvelle zone de libre-échange entre les Etats sur du continent.
Selon Mme Christiane Traoré, présidente de l’Association Wila (Women in logistics Africa), en Côte-d’Ivoire, «la logistique est un moteur de compétitivité des régions des pays et même des entreprises». «Les défis que nous constatons, aujourd’hui, avec la venue de la Zlecaf sont la levée des barrières tarifaires. Il y a aussi le statut de certains pays qui sont encore moins avancés sur la question», a-t-elle déclaré.
Pour Mme Sitou Milandou Lenda, conseillère au Ministère du commerce, «les entrepreneurs congolais doivent apporter une valeur ajoutée à leurs produits. Et pour cela, il faut de la recherche, se former et apprendre des autres». La Zlecaf reste un défi pas seulement au Congo mais aussi dans le reste de l’Afrique. «Bien que dans notre pays, nous avons des structures comme le Figa (Fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement), beaucoup reste à faire, pour garantir l’accès aux financements, des entrepreneurs», a-t-elle indiqué.
De son coté, Mme Providence Mugangu, experte à la Direction de coordination des programmes Zlecaf, pense que «les Etats doivent créer un environnement qui permette à tout le monde, quel que soit le niveau, de pouvoir profiter et participer au marché de la zone de libre-échange continentale africaine». «Les échanges intra-africains ne constituent que 16% comparés à d’autres continent», a-t-elle ajouté.
Signalons que la zone de libre-échange continentale africaine a été lancée en mars 2018 à Kigali, au Rwanda, par l’Union africaine. Elle vise à éliminer les droits de douane sur les produits représentant actuellement 90% des lignes tarifaires douanières. Le Congo, qui a ratifié l’accord en février 2019, va voir l’effectivité de la mise en œuvre de cet accord dans sept ans maintenant. Car notre pays avait sollicité un moratoire de dix ans, jusqu’en 2030, pour mieux s’outiller, avant d’affronter la concurrence. Une Commission nationale de suivi et évaluation de la mise en œuvre de l’accord de la Zlecaf a été mise en place. Elle a élaboré, en 2021, la «stratégie nationale de mise en œuvre de la Zlecaf» dont malheureusement la sensibilisation ne semble plus se poursuivre aujourd’hui.
Roland KOULOUNGOU